Aude | Deux mineures de dix ans approchées par un prédateur sur snapchat

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Pédocriminel En liberté

L’homme est actuellement accusé de corruption de mineures
Les gendarmes de l’Aude disposent d’une soixantaine de spécialistes œuvrant dans l’ombre de la toile. Ceux de la brigade de Limoux ont remonté la trace d’un pédophile.

Nous sommes en 2021.

Dans l’Aude deux mineures de 10 ans sont approchées par un interlocuteur sur le réseau social Snapchat (“snap” pour photo, “chat” pour bavardage).

Un réseau qui se présente sur les plateformes de téléchargement comme :

“Un moyen rapide et amusant de partager un moment avec votre famille et vos amis”, permettant de partager photos et vidéos.

À l’origine, chaque photographie ou vidéo envoyée ne pouvait être visible par son destinataire que pendant une à dix secondes, mais il est désormais également possible d’envoyer des snaps sans limite de durée. Tous les snaps expirent après avoir été vus, mais peuvent être sauvegardés.

C’est sans doute rassurée (à tort) du côté éphémère de l’échange que l’une des deux jeunes filles finit par répondre aux demandes répétées de l’interlocuteur : celle de lui envoyer des photos de nu.

La jeune fille se résout à lui communiquer une photo en culotte. Immédiatement prise de remords, elle se confie alors à un adulte, qui alerte immédiatement les parents de la jeune fille. Qui portent plainte à la gendarmerie de Limoux.

Les enquêteurs de la brigade de Limoux diligentent immédiatement une enquête pour corruption de mineures de 15 ans. S’agissant de faits commis sur internet, une enquêtrice qualifiée C-NTECH est chargée des investigations numériques.

Ces spécialistes, amenés à enquêter dans ce qu’il est déjà convenu d’appeler “le méta”, le monde virtuel, enquêtent déjà depuis plusieurs années sur des fraudes, des escroqueries ou justement ce type de corruption de mineures.

Une dizaine de gendarmes ainsi spécialisés sont formés tous les deux ans dans le département. Dans l’Aude ils sont soixante à avoir été formés (comme l’officier de Limoux), sous la direction de deux enquêteurs formateurs basés à Carcassonne.

L’enquêtrice CNTECH à Limoux se met en lien avec l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication, une branche de la direction centrale de la police judiciaire qui s’en remet au département américain de la justice.

Le réseau Snapchat, créé par des étudiants de Stanford étant américain, c’est l’équivalent du ministère de la justice américain qui fournit aux Français les données numériques essentielles permettant la préservation des preuves et l’identification de l’adresse IP (l’adresse de l’ordinateur de l’interlocuteur) de l’individu qui a demandé les photos.

Ce dernier étant domicilié dans un autre département, le parquet de Carcassonne a dessaisi la brigade de Limoux pour l’unité territorialement compétente en vue de l’interpellation très prochaine du mis en cause qui encourt une peine de 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.

Depuis deux ans, “c’est l’explosion des escroqueries sur internet” confirme un responsable de la gendarmerie dans l’Aude, qui reconnaît être sollicitée “raisonnablement” pour ce type de fraude, faisant faire le grand écart aux militaires requis à la fois sur le terrain et sur la toile.

Concernant les abus sexuels et les violences intrafamiliales, l’Aude a été précurseur en ouvrant en 2020 une Maison de protection des familles (MPF) permettant sur demande de la justice, ou en interne dans le cadre d’une enquête, de prendre en charge la jeune victime, de poursuivre une enquête sur d’éventuelles violences intrafamiliales.

Les “cyber-gendarmes” sont aussi disponibles pour aider les enseignants des classes de CM2 du département à faire passer le “permis internet” à leurs élèves (renseignements auprès de la brigade de gendarmerie).

Le permis est un outil de prévention pour un bon usage d’internet à l’usage des enfants de CM2 mais aussi de leurs parents, qui s’inscrit dans les dispositifs plus large mis en place par l’Education nationale et la Commission européenne.

2 501 401 élèves de CM2 en France ont été sensibilisés depuis 2013.

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