Poissy | L’ex-principal du collège jugé pour viols sur mineures

Lundi 11 mai débutait le procès de Michel S. à la cour d’assises des Yvelines. L’ancien principal du collège des Grands champs de Poissy est accusé d’avoir violé plusieurs adolescentes de son entourage familial.

L’accusé exerçait comme principal du collège des Grands-Champs avant son incarcération
L’accusé exerçait comme principal du collège des Grands-Champs avant son incarcération

Jusqu’à vendredi, Michel S., 60 ans, est jugé par la cour d’assises des Yvelines pour viols et agressions sexuelles sur mineurs et corruption de mineurs. Il est accusé d’avoir abusé de plusieurs de ses nièces, d’une de ses filleules et d’une amie de sa fille, entre 1992 et 2000. Ces six jeunes femmes étaient adolescentes à l’époque des faits, qui se seraient déroulés à Poissy, dans la région de Toulouse (31) et en Martinique.

L’affaire révélée fin 2011 a fait du bruit à Poissy. Ce Pisciacais occupait le poste de principal au collège des Grands-Champs. Il a été écroué à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy, le 7 décembre 2011.

L’affaire commence par des SMS

En avril 2011, l’une de ses nièces, alors âgée de 17 ans, apprend à ses deux cousines que son oncle lui envoie des textos tendancieux depuis quelques mois. «Je te veux pour moi. J’ai envie de toi. Je veux te voir sans ton père. Je suis sous le charme», relèvent les enquêteurs. Il lui aurait même fait des avances, en 2009, alors qu’elle se trouvait chez lui, à Poissy. Les deux autres jeunes femmes, 17 et 19 ans, révèlent à leur tour que celui qu’elles accusent leur aurait envoyé aussi des SMS douteux.

La première en parle à son père le soir même. Ce dernier réunit une partie de la famille le lendemain pour en discuter. L’accusé et son épouse ne sont pas conviés. Durant cette réunion de famille, deux autres de ses nièces et un neveu, âgés aujourd’hui de

27, 32 et 43 ans, affirment avoir subi des viols et des attouchements sexuels de la part de leur oncle pendant leur enfance.

Le neveu aurait été contraint de pratiquer des fellations à plusieurs reprises, entre 1978 et 1982. Des faits supposés qui sont prescrits, et qui ne peuvent donc pas être examinés par la cour d’assises. L’une des nièces affirme de son côté avoir été violée par Michel S., pour la première fois, quand elle avait 15 ans, lors de vacances en Martinique. Il aurait ensuite abusé d’elle régulièrement pendant deux ans.

L’autre indique avoir subi des premiers attouchements en 1999, alors qu’elle était encore adolescente. «J’en ai parlé à mes parents, mais ils ne m’ont pas crues.» À l’époque, elle s’était alors confiée à une autre cousine…qui révélera elle aussi avoir été victime des agissements de l’accusé.

Une deuxième réunion de famille est organisée deux jours plus tard. Cette fois-ci l’épouse de l’accusée est présente. À la lumière de ces révélations, elle appelle son époux qui nie en bloc.

Le père de l’adolescente, grâce à qui toute l’affaire a éclaté, dépose plainte peu de temps après pour les SMS douteux. D’autres plaintes suivront de la part des différentes personnes pour des accusations de viols.

Il nie en bloc

L’enquête est confiée à la brigade départementale de protection des mineurs des Mureaux. Elle révélera encore que trois autres adolescentes de son entourage et de sa famille auraient été victimes d’agissements similaires. Elles déposent plainte à leur tour.

En garde à vue, cet homme au casier judiciaire vierge, réitère ses dénégations.

Il admet une nouvelle fois avoir «dragué» une de ses nièces, alors qu’elle était majeure, et admet avoir eu des relations sexuelles «consenties» avec elle, dans un hôtel de Toulouse.

Un «complot familial»

L’ex-principal du collège indique aussi avoir «beaucoup de conquêtes, toujours majeures». Il est décrit par des membres de sa famille et d’anciens collègues comme un «manipulateur, un fou, un fumiste». Sa femme évoque aux policiers la «jalousie maladive» de son époux et sa «paranoïa». Tout au long de l’instruction, l’intéressé a clamé son innocence, dénonçant un «complot familial». Pour les SMS graveleux, constatés par les policiers, il les mettra sur le compte d’une «nature ouverte (sic)» et reconnaîtra que ce comportement est inadapté. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

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