Arras | Agression sexuelle sur quatre mineurs « la seule honte, c’est lui qui doit l’avoir »

Fin de l’impunité pour un jeune homme de 23 ans qui, entre 2015 et 2016 à Arras, avait abusé de quatre adolescents. Deux d’entre eux étaient présents au tribunal, pas le prévenu.

La procureure a cru déceler chez le prévenu des actes d’appropriation et un sentiment de toute puissance. PHOTO ILLUSTRATION PASCAL BONNIERE – VDNPQR

Une amorce d’explication, les deux mineurs présents jeudi au tribunal arrageois n’en auront pas.

Leur agresseur d’aujourd’hui 23 ans n’a pas pris la peine de s’y déplacer, ce que la procureure Ortuno n’a pas manqué de relever :

« Je suis inquiète qu’il ne soit pas là et qu’il ait refusé l’expertise » psychologique qui aurait permis d’éclairer, peut-être, ses agissements.

Il lui était reproché d’avoir commis des agressions sexuelles sur cinq adolescents – mais sera relaxé pour l’un d’eux – entre 2015 et 2016.

Le dénominateur commun entre les victimes et le prévenu, c’est un institut médico-éducatif qu’ils fréquentaient en Arrageois, mais c’est à l’extérieur qu’ont été commis les faits. Dans une chambre chez un ami où, regardant un film pornographique, il avait commencé à le caresser.

Dans un bus scolaire où il avait exercé les mêmes pratiques sur un autre. Au domicile de sœurs jumelles également où il fréquentait leur aînée, et où il aurait en l’espace de quelques soirées, dans une chambre, fait des caresses interdites à l’une d’elles pendant trois à cinq minutes ; sur le canapé dans la salle ensuite, caressé et embrassé chacune d’elles à tour de rôle.

D’abord, le déni

Après que l’une des deux adolescentes a signalé ses agissements au psychologue scolaire, une enquête a été diligentée et au fil des auditions, le prévenu a d’abord nié les faits en bloc avant de les reconnaître – partiellement pour certains et totalement pour d’autres –. « La seule honte, c’est lui qui doit l’avoir, martèle la procureure. Vous êtes extrêmement courageux d’être là aujourd’hui, lui ne l’a pas été. »

Pour l’agresseur, condamné par le tribunal, douze mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, obligation entre autres de travail ou formation, de soins psychologiques et psychiatriques, d’indemniser les victimes – 2 700 € au total pour les parties civiles présentes –, à quoi s’ajoute l’inscription au FIJAISV (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violents).

Source : lavoixdunord.fr

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