Arlon | Affaire Béatrice Berlaimont, 2ème jour du procès de Jeremy Pierson

Du ruban adhésif entravait ses poignets, ses chevilles et ses cuisses, un nœud coulant autour du cou, des traces de rapports sexuels…

Le procès de Jérémy Pierson devant la cour d’assises du Luxembourg a repris mardi avec l’audition du juge d’instruction et des enquêteurs.

Trois semaines d’audience, 160 témoins et 10 000 pages de dossier, 8 femmes et 4 hommes jugeront Jérémy Pierson pour assassinat.

Une journée consacrée à l’audition des enquêteurs

Ils ont présenté les détails de l’enquête menée à la suite de la disparition de Béatrice Berlaimont le 21 novembre 2014

16 témoins seront entendus. Des photos des lieux du crime ont été projetées ce mardi matin. Ainsi que plusieurs passages vidéo de la reconstitution. Des photos particulièrement difficiles que les parents de Béatrice Berlaimont n’ont pu regarder, ils ont quitté la salle d’audience.

Le 21 novembre 2014, la mère de Béatrice Berlaimont a contacté la police pour signaler la disparition de sa fille âgée de 14 ans. Cette dernière avait quitté le domicile pour se rendre à l’école “l’Athénée Royal” au matin, mais n’est jamais arrivée à destination.

Béatrice ayant manifesté un certain mal-être et se trouvant en situation de décrochage scolaire, la piste de la fugue a été envisagée.

Outre des fouilles dans la région, les enquêteurs ont procédé à plusieurs visites domiciliaires ainsi qu’à l’analyse de la téléphonie. Celle-ci a révélé que Béatrice avait envoyé un dernier SMS à l’une de ses amies sur le chemin de l’école.

Le GSM a ensuite activé différents pylônes téléphoniques, dont le dernier l’a été à 16h27. Entretemps, le téléphone est resté en mouvement. Les fouilles se sont poursuivies dans les environs d’Arlon avec l’appui de la Défense, du DNF ainsi que d’un hélicoptère de la police Grand-Ducale.

Le 25 novembre, une réunion de concertation a été organisée au terme de laquelle un centre de crise a été mis en place au sein de la police d’Arlon. Dans leurs auditions par police, deux personnes ont évoqué une personne suspecte qui traînait près du chemin qu’empruntait Béatrice pour se rendre à l’école.

Le 1er décembre, Béatrice Berlaimont est retrouvée  dans une sapinière entre les villages de Sesselich, Wolkrange et Weyler.

 

La collégienne a vécu de terribles dernières heures

Séquestrée dans un container de chantier, puis dans un mirador de chasse en France, à Allondrelle-la-Malmaison, près de Longwy, où l’adolescente va mourir.

Le pédocriminel nie avoir voulu le décès de Béatrice, qui se serait étranglée avec ses liens.

Photos des lieux du crime©lanouvellegazette.be

Au moment de sa découverte, le corps de Béatrice était recouvert d’une couette blanche. Du ruban adhésif entravait ses poignets, ses chevilles et ses cuisses. L’autopsie n’a pas permis de déterminer la cause exacte du décès.

Une corde rouge nouée à l’aide d’un nœud coulant autour du cou et l’existence de différentes traces au niveau du cou et du visage donnent à penser que Béatrice pourrait être morte des suites d’une strangulation.

Plusieurs éléments font également état de rapports sexuels.

Le 4 décembre, une jeune automobiliste est agressée et violée par un inconnu près d’Arlon mais il parvient à lui échapper.

Les expertises ADN réalisées sur base des éléments retrouvés sur le corps et les vêtements de la victime  et de Béatrice, ont permis de dégager un profil génétique.

Il s’agit d’un petit délinquant sans envergure, toxicomane et voleur de voitures : Jérémy Pierson.

Jérémy Pierson ©sudinfo.be

Il était encodé dans la banque nationale répertoriant les personnes condamnées à la suite de faits de vols avec violence commis en 2010.

 

Son arrestation

Il est arrêté le 9 décembre dans son appartement, en face du commissariat d’Arlon. Traqué pendant vingt-quatre heures, il a échappé à une patrouille à Arlon, essuyé les tirs des policiers au Luxembourg et agressé une automobiliste à Saint-Avold.

Jérémy Pierson, 30 ans, répondra d’enlèvement, de viol, de séquestration et d’assassinat sur la jeune Béatrice Berlaimont, et d’une kyrielle d’autres crimes et délits.

 

Les proches de Béatrice sont prêts pour le procès

Isabelle Hustin, la mère de la victime, souhaite qu’il soit condamné à perpétuité avec l’équivalent de la rétention de sûreté en Belgique.

« Nous sommes déterminés car nous souhaitons absolument obtenir la peine la plus lourde possible », explique Isabelle Hustin.

Pour elle, la mort de sa fille est le résultat d’un « acte réfléchi et volontaire » de Jérémy Pierson. Pourtant, elle ne comprend toujours pas pourquoi:

« Béatrice est montée dans la voiture d’un inconnu, comme cela. Elle est méfiante, elle sait qu’il faut faire attention ».

Consciente « qu’on ne connaîtra pas toute la vérité », Isabelle Hustin évoque aussi la douleur de « perdre son enfant ». Elle a appris la découverte du corps par « l’assistante sociale de la police », « avec beaucoup de tact ».

« On est détruit, c’est une douleur qu’on ne sait pas décrire. »

En 2016, une marche blanche en mémoire de Béatrice dans les rues d’Arlon. Photo archives RL/Alain MORVAN

Source: sudinfo.be /républicain-lorrain