Foix | 30 mois de prison pour agression sexuelle et corruption de mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 22/09/2016
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Mardi, un homme de 33 ans a été condamné, en son absence, à trente mois de prison par le tribunal correctionnel de Foix. La juridiction l’a reconnu coupable d’agression sexuelle sur un jeune homme et de corruption de mineurs envers deux lycéens.
Presque le double des réquisitions du ministère public. Hier après-midi, alors que la magistrate du parquet avait requis dix-huit mois de détention contre Cédric, poursuivi pour agression sexuelle et corruption de mineurs, le tribunal correctionnel de Foix a reconnu l’homme de 33 ans coupable des faits qui lui étaient reprochés et l’a condamné à trente mois de détention.
Et puisque le prévenu n’était pas présent à l’audience, le président de la juridiction, Hervé Barrié, a délivré un mandat d’arrêt à son encontre.
C’est donc face à un box des prévenus et un banc de la défense vides que les magistrats ont examiné ce dossier qui remonte à février 2013. Une affaire sordide d’où il ressort que le prévenu, «qui a joué à cache-cache avec les autorités tout au long de l’information judiciaire», comme l’a souligné Me Plais-Thomas, avocate de la victime d’agression sexuelle, a passé deux jours dans un état de frénésie sexuelle avant de passer à l’acte.
Tout d’abord, Cédric s’est connecté sur Facebook et a longuement échangé avec deux élèves, internes, d’un lycée fuxéen. Des messages où la conversation a rapidement pris un caractère sexuel, l’adulte allant jusqu’à poster une photo de lui, nu, avant de proposer aux deux adolescents de lui envoyer une photo de leur sexe.
Se rendant compte que l’affaire devenait grave, les lycéens ont alerté un surveillant qui leur a conseillé de continuer afin de recueillir le plus de renseignements possible sur Cédric avant de prévenir les autorités. Les deux jeunes gens, lorsque Cédric leur a proposé un rendez-vous dans un café, ont finalement bloqué le compte de leur étrange interlocuteur.
L’état psychique de la victime s’est aggravé
Deux jours plus tard, ce dernier reçoit son jeune voisin, à peine majeur, et un ami. Le trio boit l’apéritif et passe la soirée à regarder des films. Vers 2 heures du matin, l’ami s’en va.
Le jeune voisin, lui, s’est endormi après avoir fumé une cigarette «à la drôle d’odeur», précisera-t-il aux gendarmes lors de son dépôt de plainte, bien que Cédric lui ait assuré qu’il ne s’agissait pas de drogue. Lorsqu’il se réveille, le jeune voit Cédric en train de lui ôter ses vêtements.
Il racontera ensuite que l’homme, qui lui indique être homosexuel, lui a imposé une relation sexuelle après l’avoir emmené dans sa chambre.
Un examen médico-légal ne relèvera, cependant, aucune trace d’acte sexuel. Mais une expertise psychiatrique du jeune plaignant indique que ce dernier, déjà fragile après «une enfance difficile» selon son avocate, montre des signes d’une aggravation de son état psychique.
Cédric, de son côté, sera interpellé, bien loin de l’Ariège et bien plus tard. Il commence par nier les faits sur son voisin mais l’enquête des gendarmes montre qu’il ment.
Les militaires font ensuite rapidement le lien avec le signalement de l’Éducation nationale après l’épisode «Facebook». Cédric dira que son compte a été piraté, mais les investigations prouvent qu’il avait deux comptes sur le réseau social…
Finalement, il reconnaîtra une partie des faits sur son voisin et les échanges pornographiques avec les deux mineurs.
«Le prévenu a passé son temps à varier dans ses déclarations, contrairement à mon client qui, en trois ans de procédure, a toujours dit la même chose. Mais voir que Cédric n’a jamais cherché à se remettre en question ne l’a pas aidé à se reconstruire, bien au contraire», lance Me Plais-Thomas quand la magistrate du parquet, regrettant au passage que Cédric se soit «une nouvelle fois défilé» en ne venant pas à l’audience (il a écrit au tribunal, hier matin, qu’il ne pouvait pas venir à cause de son travail…), est formelle : «La victime de l’agression sexuelle n’était pas consentante et le prévenu savait parfaitement que ses deux interlocuteurs sur Facebook étaient mineurs».
À ses yeux, la culpabilité de Cédric est donc «établie».
Elle n’a également fait aucun doute chez le président Barrié et ses assesseurs.
Source : http://www.ladepeche.fr/
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