Argentan | Condamné pour des relations sexuelles avec des mineures

Il était poursuivi pour des faits d’atteintes sexuelles envers deux mineures de moins de 15 ans, à Argentan et La Cochère

L’homme de 21 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel d’Argentan pour des faits d’atteintes sexuelles envers deux mineures de moins de 15 ans, à Argentan et La Cochère. (©Illustration Le Journal de l’Orne)

D’abord un flirt sur un terrain de sport

Une jeune adolescente née fin 2002 a déclaré avoir flirté avec l’intéressé sur un terrain de sport, ce dernier aurait voulu l’embrasser et elle aurait refusé.

Le lendemain, elle a dit qu’elle est allée au domicile de ce dernier qui voulait la présenter à son père. Il lui aurait alors demandé à plusieurs reprises d’avoir une relation sexuelle. Selon elle, elle aurait accepté devant l’insistance de l’intéressé qui était au courant de son jeune âge et elle précise qu’il n’y a aucune violence

Le prévenu nie toute relation avec celle-ci :

“On est sorti deux jours ensemble, après elle est sortie avec mon cousin. Elle a fait une mise en scène pour faire croire qu’elle allait mal.”

Pour ce qui est des témoignages allant dans le sens des dires de la victime, il répond :

“Ils étaient là pour voir ?”

Il était insistant, elle a fini par accepter

La présidente lui fait remarquer qu’il a commis les mêmes faits avec une autre mineure à La Cochère en 2017, alors que l’enquête concernant ces premiers faits était en cours.

Une autre jeune fille du même âge se confiera plus tard. Elle aussi dira avoir eu une relation amoureuse avec lui et précisera avoir eu plusieurs rapports sexuels avec lui.

Elle dit l’avoir connu en soirée alors qu’elle était en 4e ou 3e et que celui-ci lui a dit être déjà sorti avec des filles du même âge qu’elle.

Elle relate, elle aussi, qu’il s’est montré insistant pour avoir des rapports et qu’elle a accepté à la longue. Elle précise qu’elle l’a quitté parce qu’elle « en avait marre d’avoir des relations sexuelles ».

« C’est la personne qui m’intéresse, pas l’âge »

Concernant ces derniers faits, le jeune homme affirme que les parents de la victime, tout comme son père, étaient au courant de cette relation, qu’ils ont dû avoir 10 ou 15 relations intimes soit « chez un pote », chez lui ou chez sa mère et selon lui à la demande de la jeune adolescente.

De même, il ajoute qu’il a arrêté de sortir avec des plus jeunes que lui et « il y en a plein qui sortent avec des mineurs de 15 ans ».

Il dit ne pas être attiré sexuellement par des mineures :

“C’est la personne qui m’intéresse, pas l’âge.”

Une représentation floue du statut de mineur

Son examen psychiatrique fait état d’une personnalité présentant des anomalies psychiques avec une représentation floue du statut de mineur. Une injonction de soins psychiatriques est préconisée.

Questionné à ce sujet il répond :

À l’heure actuelle je n’en ai pas besoin, j’ai un travail, ma vie va bien, je n’ai pas besoin de perdre mon temps.

Puis, il ajoute :

J’estime que ma place n’est pas ici. J’étais mieux au travail, ça me permet d’évacuer. Tout ceci m’a fait évoluer, grandir », dit-il en sanglotant puis : « quand je vois où ça m’entraîne, je regrette.

Les parents d’une des victimes sont présents.

Le père mentionne qu’il a dû arrêter de travailler suite à ces faits, dit :

J’ai eu envie de le bousiller », « ma fille a fait une tentative de suicide », « on a peine à la reconstruire, à crever l’abcès », « elle est toujours suivie par un psy », « j’ai confiance en la justice.

Pour l’avocat représentant la deuxième partie civile, le prévenu se dit victime d’une vengeance et qu’il n’y est pour rien. Pour lui, l’intéressé savait très bien ce qu’il faisait et :

Des jeunes filles qui ne connaissent rien à la sexualité

Il ajoute que la loi est faite pour protéger les mineurs et que c’était au prévenu de son montrer responsable même si la victime voulait découvrir certaines choses. Il constate par ailleurs que ce dernier n’a aucun mot, aucun regret envers les victimes, aucun sentiment de culpabilité.

Pour Hugues de Phily, procureur, le présent dossier soulève beaucoup d’interrogations et de perplexité :

On a du mal à comprendre comment de très jeunes filles ont pu accepter d’avoir des relations sexuelles avec le mis en cause.

Pour lui, ce dernier s’attaque à des jeunes filles du même âge qui ne connaissent rien à la sexualité, ni l’une, ni l’autre et qui sont au tout début de l’adolescence. Il relève qu’aucune des deux n’est dans l’acharnement envers lui pour lui faire payer quoi que ce soit.

Des perspectives inquiétantes

À son sens, il est dans la négation véhémente et malhabile. Il dit s’inquiéter des perspectives décelées par l’expert-psychiatre. Il requiert un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec une injonction de soins, si le prévenu ne satisfait pas aux obligations du suivi, la peine encourue est de deux ans d’emprisonnement.

Le mis en cause est condamné à deux ans d’emprisonnement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans avec des obligations de soins, de travail et d’indemniser les parties civiles.

Il lui est par ailleurs interdit d’entrer en contact avec les victimes et il doit verser une somme de plus de 9 000 € de parties civiles.

Source : normandie

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