Une imprescriptibilité serait essentielle pour Violaine Guérin, endocrinologue et gynécologue et présidente de l’association Stop aux violences sexuelles: “Les personnes victimes qui ont souvent des remontées des faits de façon extrêmement tardive puisqu’il y a des mécanismes d’amnésie traumatique”.
C’est le cas de Sophie, 53 ans. A l’âge de 12 ans elle a été violée par un ami de ses parents :
“Quelqu’un que je connaissais très bien, en qui j’avais une confiance absolue. La petite voix intérieure vous dit il est en train de faire un truc qui n’est pas normal. Vous vous sentez terriblement sale”.
“35 années à survivre”
Et ce souvenir est resté enfoui de 12 à 47 ans: “35 années à survivre, à se demander pourquoi on va si mal. Tentatives de suicide, des accidents, c’est mon corps qui me parlait”.
En 2010, Sophie entend un nom qui lui évoque son enfance:
“La scène est remontée comme si c’était hier. Je n’ai pas pu dormir pendant des nuits et des nuits. Je ressentais tout”.
Mais il est trop tard pour porter plainte. Une nouvelle injustice, selon elle:
“C’est important qu’à un moment le mot victime soit posé non pas pour jouer à la victime mais juste pour redémarrer et cette fois ci sur des bases saines”.
Sophie espère qu’à l’avenir les délais de prescription disparaitront totalement en matière de viol, pour que les victimes de viol puissent se reconstruire, quel que soit leur âge.
Source : rmc.bfmtv.com