Albert | Encore un bel exemple de laxisme judiciaire à pédoland

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Pédocriminel En liberté

«  Neuf femmes sur dix ne dénoncent pas un viol. Des femmes ! Alors vous imaginez un adolescent ?  »
Parle-t-on assez des victimes dans les comptes rendus judiciaires ? Certainement pas, singulièrement au correctionnel (alors qu’aux assises on se penche davantage sur elles, leur personnalité, leur préjudice).

Alors exceptionnellement on va évoquer ce jeune homme croisé à l’audience du 10 mars et que l’on a vu, après la lecture du jugement de relaxe, rester longuement prostré sur sa chaise, au bord des larmes, incapable de bouger, si déçu…

Il n’avait pas quinze ans quand il a eu le courage de se confier à un membre de sa famille, pour lui dire que tonton, cet oncle qu’il vénérait tant (lui qui n’a pas connu son père), de son côté l’aimait beaucoup, beaucoup trop, salement même.

Il a décrit des scènes précises, des mots, des caresses, jusqu’à une pénétration anale, en 2018.

Alexis (prénom modifié) a affronté le regard de sa famille.

Son avocate Me Clotilde Gravier souligne:

«  Et c’est d’autant plus difficile qu’il s’agit d’agression homosexuelle, dans le cadre familial  »

Comme l’oncle a nié (il niera jusqu’à la barre du tribunal), l’adolescent a dû se soumettre au feu roulant des auditions chez les gendarmes d’Albert, de la confrontation, des expertises, jusqu’à cette visite chez le proctologue pour chercher en vain les traces d’un viol.

Il a vu le juge d’instruction, sagement, faute de preuve formelle, renoncer aux poursuites criminelles pour renvoyer l’oncle, né en 1997, devant une audience collégiale pour « agression sexuelle imposée à un mineur de moins de quinze ans ».

Il a espéré, quand l’enquête a révélé l’attirance du mis en cause pour les jeunes garçons, allant jusqu’à se créer un faux compte Facebook pour draguer des collégiens.

Les gendarmes ont mis la main sur ce troublant message envoyé par le tonton à son neveu :

«  Je m’en fous si tu vas dire ce que je t’ai fait mais n’oublie pas de dire ce que tu m’as fait  ».

Il a été réconforté lorsque la procureure, requérant 18 mois ferme, l’a excusé de ne pas avoir dénoncé plus tôt les agressions :

«  Neuf femmes sur dix ne dénoncent pas un viol. Des femmes ! Alors vous imaginez un adolescent ?  »

Il a douté quand M e Ghislain Fay a dénoncé:

« L’absence d’éléments objectifs probants  ».

Puis les juges sont revenus et ce fut la douche froide.

À l’oncle, ils ont dit :

«  Monsieur, le tribunal vous relaxe au bénéfice du doute  »

À Alexis, ils ont expliqué :

«  Ça ne veut pas dire que vous êtes un menteur. Simplement, il n’y avait pas de quoi entrer avec certitude en voie de condamnation  »

C’est bien, c’est beau.

La justice, ce n’est pas le coin du zinc ou les réseaux sociaux.

On n’y condamne pas au nom du « pas de fumée sans feu ».

Pour Alexis, pourtant, c’est inaudible.

Il a dit, il a répété, et le résultat, c’est que l’autre est ressorti libre tandis que lui resterait enfermé dans sa tête et dans son corps, à perpétuité.

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