Laval-sur-Vologne | Un grand-père incestueux vient d’être condamné à deux ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement sa petite-fille de 11 ans

Accusé d’agression sexuelle sur sa petite-fille de 11 ans, le sexagénaire évoquera un « jeu commun », un « geste de tendresse » voire même de la « pédagogie ». Il insinuera que sa petite fille est presque responsable de ce qu’il s’est passé.

Illustration – ©Pixabay

Le grand-père ne réalise pas vraiment la gravité des faits qui lui sont reprochés. À la barre du tribunal correctionnel d’Epinal, cet homme résidant à Laval-sur-Vologne, aujourd’hui âgé de 69 ans, est jugé pour agression sexuelle sur sa petite-fille. Les faits se sont produits il y a deux ans.

L’homme est veuf depuis 2016. Ancien agent de maîtrise, ce retraité depuis dix ans accueille régulièrement les deux filles de son fils. Un soir de mai 2017, la jeune Sybille*, alors âgée de 11 ans, passe la nuit chez son grand-père, avec sa petite sœur de 6 ans. Cette dernière, malade, s’endort.

Dans la même chambre, le grand-père se rapproche de l’aînée et commence à parler de la manière dont on fait les bébés… L’impensable survient. Me Laurent Bentz, avocat de la maman, décrit notamment le comportement du prévenu en faisant état des procès-verbaux d’audition du grand-père :

« Elle me prenait le sexe avec sa main et le frottait contre le sien ». Le Lavallois est même allé jusqu’ à lui « faire un bisou sur le sexe ».

À la barre, le sexagénaire évoque un « jeu commun », un « geste de tendresse », voire même de la « pédagogie ».

Monique Thomas, la présidente du tribunal, lui rétorque :

« Il n’y a pas de jeu à caractère sexuel entre un grand-père de 69 ans et une enfant de cet âge »

Le grand-père se défend :

« Je regrette absolument, j’ai honte, mais il est difficile de faire comprendre que les choses se sont passées joliment »

Le sexagénaire tend à minimiser les faits qui lui sont reprochés, insinuant même que sa petite fille « délurée » est presque responsable de ce qu’il s’est passé.

Celui-ci ne comprend pas la gravité des faits, ce qui ne manque pas d’agacer le conseil de la famille, Me Bentz, qui s’est indigné pendant sa plaidoirie : « Il parle d’un simulacre sexuel, c’est la démonstration qu’on est dans la perversion du désir de Patrick B… »

Léa Beauchière intervient pour le ministère public :

« Mille fois, vous auriez dû réagir. (…) Bien évidemment, les faits sont caractérisés ; agresser sexuellement une petite fille de 11 ans, non ce n’est pas un jeu, c’est un délit. Ce qui me dérange, c’est que Patrick. B… n’a pas posé le concept d’interdit », dit-elle avant de requérir 15 mois de prison ferme, un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans et un mandat de dépôt.

« Je n’ai aucune sympathie pour vous, mais je vais vous défendre, intervient l’avocat du grand-père, Me Gérard Welzer. Les faits sont inadmissibles et reconnus ».

S’adressant à la présidente du tribunal, l’avocat poursuit :

« Vous êtes en présence de quelqu’un qui est responsable, qui est en pleine souffrance, qui a besoin de soins. Vous avez quelqu’un qui a dévié, qui s’est comporté de manière scandaleuse dans une période de fragilité. Les attouchements sont là mais il n’y a pas de dangerosité psychiatrique ».

Le tribunal est finalement allé au-delà des réquisitions en prononçant une condamnation de trois ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve. Le mandat de dépôt a également été prononcé. Le conseil du condamné, Me Welzer, interjettera appel de cette décision.

* Le prénom a été modifié

 

Source : vosgesmatin.fr

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