Puy-de-Dôme | Condamné avec SURSIS pour des agressions sexuelles sur un petit garçon
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 03/03/2021
- 22:54
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C’est en regardant un reportage sur la pédophilie qu’il a enfin compris ce qu’il lui était arrivé.
Qu’il a pu mettre un nom sur les agissements de cet « ami » de sa mère et « baby-sitter » occasionnel.
Il avait 6 ans. Cet homme, qui l’a accueilli chez lui deux à trois fois par semaine, pendant cinq ans, en avait trente de plus.
“Comme un copain”
« Je voyais cet enfant comme un copain, il n’y avait plus de barrière », confie au tribunal cet aide-soignant dans un Ehpad.
Aujourd’hui quadragénaire, il comparaît libre, sous contrôle judiciaire.
La mère ne s’était jamais doutée de rien.
Jusqu’au jour où elle a surpris son ami en train de visionner de la pornographie.
Elle interroge alors son fils, devenu ado.
Celui-ci, huit ans après le début des faits, lui révèle l’impensable : les « bagarres » au cours desquelles cet étrange « copain » lui touchait le sexe, la fois où il s’est masturbé devant lui, où il l’a photographié nu, les propositions de fellation…
« Durant huit ans, il a gardé en lui ces faits, les interrogations, le sentiment de culpabilité. Que penser maintenant de son épanouissement sexuel et personnel ? C’est une enfance entachée, partiellement gâchée. Me Marie-José Rodriguez Jaffeux, avocate de lamaman
Le prévenu, visiblement désireux de s’expliquer, a été déjà condamné et incarcéré pour des agressions sexuelles sur son petit frère et sa sœur, dans un autre département.
« Cette tare, je ne l’ai jamais voulue et je donnerais tout l’or du monde pour que ça s’enlève », livre-t-il.
Il évoque ses premières consultations chez un psychiatre « qui n’ont servi à rien », ses difficultés pour trouver un autre spécialiste dans le Puy-de-Dôme.
Mais il n’a que très peu de mots pour sa victime.
La première personne qui a souffert, ce n’est pas vous. Il y a aussi des victimes.
Anne David, la présidente de l’audience : « Nous avons assisté à un discours lénifiant avec une absence totale d’empathie », tance encore plus fort le procureur Hervé Lhomme.
“Risque élevé de récidive”
Il veut un an de prison dont six mois avec sursis.
« Je suis très inquiet par rapport aux expertises psychiatriques qui parlent d’un risque de récidive particulièrement élevé. »
Un risque visiblement intégré par le prévenu lui-même, affirme Me Nadia Dompierre, son avocate.
« Il n’a pas fini son chemin thérapeutique mais il est capable aujourd’hui d’entendre qu’il est pédophile. »
La victime, le prévenu l’évoquera seulement en fin d’audience. « Il reste dans mon cœur, je suis extrêmement désolé de ce qui s’est passé. »
Condamné à trois ans de prison assortis d’un sursis probatoire de trois ans, il a interdiction d’entrer en contact avec lui. Comme avec n’importe quel autre enfant.
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