Douai | Un trentenaire condamnée à 2 ans ferme pour avoir abusé de sa nièce pendant 3 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 13/02/2021
- 19:36
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Damien* est à la barre du tribunal correctionnel de Douai ce mardi 26 janvier au matin pour avoir agressé sexuellement plusieurs fois (entre 2011 et 2013) sa nièce, alors âgée de 10 ans.
Tout a commencé un jour de 2011.
Aude* avait 10 ans.
Elle voulait regarder une série télévisée.
Son oncle l’a invitée à venir la regarder dans sa chambre.
La main de Damien s’est égarée sur la cuisse de sa nièce qui l’a repoussée.
Ça aurait pu en rester là sauf que quelques jours après c’est presque une scène de viol que décrit Aude : il baisse le pantalon de la fillette, sa culotte, colle son sexe contre le sien et commence des mouvements de va-et-vient…
Encore une fois la petite fille le repousse mais, à partir de là, pendant trois ans, deux à trois fois par semaine, il s’introduira dans la chambre de sa nièce pour la caresser, frotter son sexe sur elle…
« J’ai voulu crier mais ça ne sortait pas. (…)
Je voulais parler mais j’étais effrayée. »
Quand la procureure rapporte les phrases de l’enfant, on comprend toute l’horreur, tout ce qu’elle a pu endurer pendant ces trois longues années, avant de pouvoir parler.
L’avocate de celle qui est devenue une adolescente de 18 ans raconte ainsi la peur qu’elle devait ressentir chaque soir dans sa chambre d’enfant.
Elle se demande même s’il n’y a pas eu viol.
Ce que conteste le ministère public car les expertises sont formelles : il n’y a pas eu défloration.
« Mais c’est quoi un rapport sexuel pour une petite fille de 10 ans… »
« Dégage !» , c’était la seule chose qu’elle arrivait à dire à son oncle dont elle ne pouvait pas toujours repousser les assauts insistants.
Dans la maison vivait là aussi sa mère, ses deux frères et parfois deux autres de ses oncles.
C’est Véronique*, née 13 ans avant Damien, qui a repris en main la maison au décès de leur mère.
Véronique, la maman d’Aude, n’a rien vu jusqu’à ce que sa fille se décide à parler.
Bien plus tard. À l’été 2016.
C’est pour cette raison que Véronique comparaît aussi, prévenue de non dénonciation d’agression sexuelle sur mineur.
Elle non plus n’a pas beaucoup de mots pour exprimer ses regrets.
Son avocat explique pourquoi elle n’a pas réagi plus tôt :
« quand elle a eu connaissance des faits, elle a été sonnée et n’a pas cru sa fille tout de suite» .
Mais elle a mis immédiatement son frère à la porte.
Pourtant, elle reconnaît qu’elle a dénoncé tardivement les faits à la police :
« je ne l’ai pas protégée» .
Pour son avocat, la mère de famille avait une « bombe entre ses mains » , une bombe qui allait faire exploser la cellule familiale, réunie dans la maison qu’elle tenait à bout de bras.
L’avocat de Damien, Maître Loïc Bussy, ne peut pas nier la culpabilité de son client.
Il ne lui trouve pas de circonstances atténuantes.
« Je ressens une sorte de malaise perceptible dans cette salle.
C’est le procès de la vacuité et du silence. »
Selon lui, son client « traverse la vie comme un fantôme » ; « il est d’une passivité absolue» .
Il a agressé sexuellement sa nièce de 10 ans pendant trois ans, mais « en l’absence d’autre victime, est-ce que ça en fait un pédophile ? » (NdWP : d’après Maître Loïc Bussy toucher un seul enfant de votre cercle familial pendant des années ne fait donc pas de vous un pédo, est-ce que ça fait de lui un incestueux ? )
Car les peines demandées par la procureure semblent très lourdes : 4 ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire et 12 mois avec sursis simple pour la mère.
C’est d’ailleurs l’option que retiendra le tribunal dans ses grandes lignes.
Damien est ainsi condamné à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis probatoire.
Il est aussi condamné à une obligation de soins, une obligation de travail, à indemniser la victime et à ne plus avoir de contact avec elle.
Il est par ailleurs inscrit au FIJAIS (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes).
Sa sœur aînée est condamnée à 10 mois de prison avec sursis.
Ils doivent tous les deux indemniser la victime, respectivement à 8 000 euros et 2 000 euros.
(*) les prénoms ont été modifiés
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