Nancy | Un chef scout poursuivi pour agressions sexuelles sur plusieurs mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 26/01/2021
- 12:11
« Ce qui est arrivé était accidentel. Je reconnais l’avoir masturbé mais cela n’est arrivé qu’une seule fois. C’est parce qu’il a dormi sous ma tente et qu’à cette époque j’avais perdu les repères moraux. »
À la barre du tribunal correctionnel, ce Jarvillois de 33 ans peine à reconnaître les faits et tente autant que possible à les minimiser. Il ne reconnaît qu’une partie des agressions sexuelles qui lui sont reprochées et seulement à l’encontre d’une seule victime.
Des pulsions confirmées par des experts
Pourtant, comme le rappelle la présidente du tribunal, il « ne s’agit pas de faits déplacés », comme ne cesse de le répéter le prévenu, mais « d’infractions pénales d’une extrême gravité ».
Le trentenaire est poursuivi pour avoir agressé sexuellement trois adolescents, dont deux frères, âgés de 12 à 14 ans lors de différents camps organisés entre le 15 juillet 2012 et le 31 mars 2014 par les Scouts et guide d’Europe, à Bignoux, Vellèches (Vienne), Remenoville et Vitré (Ille-et-Vilaine), alors qu’il était séminariste.
L’ancien chef scout, dont les pulsions pédophiles ont été confirmées dans le rapport des experts psychiatres qui l’ont examiné, avait l’habitude, selon plusieurs jeunes scouts qui l’ont eu comme chef, « d’examiner leurs parties génitales tous les deux ou trois jours pour vérifier qu’aucune tique ne les avait mordus », en invoquant des raisons sanitaires…
Ou bien encore de les regarder se laver et faire leurs besoins.
Trois victimes ont dénoncé des caresses et des masturbations que le séminariste leur imposait sous la tente.
« Préjudice considérable pour les victimes »
Selon les avocats de la partie civile, « le préjudice des victimes est considérable ».
« Pour regarder des jeunes faire leurs besoins et étaler de la crème sur leurs parties intimes tous les matins et les soirs, il faut être un grand malade »
s’insurge l’un d’entre eux, dénonçant la perversité du prévenu.
Devant le tribunal, l’ancien chef scout comparait également pour « avoir tenté de corrompre » deux collégiennes d’un ensemble scolaire catholique de Montigny-lès-Metz. Entre le 1er décembre 2014 et le 30 avril 2015, il leur a envoyé plusieurs messages à connotation sexuelle alors qu’il était leur enseignant en religion.
Pour le procureur de la République, requérant à l’encontre de l’ancien séminariste trois ans de prison ferme assortis d’un suivi sociojudiciaire, d’une injonction de soins et d’une inscription au fichier national des délinquants sexuels, on est « face à un véritable pédophile dont la personnalité est très inquiétante ».
Une peine trop lourde selon l’avocat de la défense, plaidant la relaxe pour les faits de corruption de mineures et estimant que « les preuves ne sont pas suffisantes pour deux des trois victimes ».
Le jugement, mis en délibéré, sera rendu par le tribunal correctionnel le mercredi 3 mars, à 13 h 30.
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