Paris | Le PDG de Skyrock de nouveau reconnu coupable de corruption de mineure

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Partantes pour faire partie de la « communauté Halcyon », nom donné aux lieux par « le Maître »
Jugé en première instance en octobre 2008 par le tribunal correctionnel de Paris, Pierre Bellanger avait expliqué son goût pour les jeux à domination sexuelle par une « quête spirituelle » et philosophique, invitant au chevet de ses ébats Spinoza et Kant.

Une décision de consensus?

Vendredi, la cour d’appel de Paris a confirmé la culpabilité du fondateur et PDG de Skyrock Pierre Bellanger, reconnu coupable de corruption de mineure en novembre 2008, tout en allégeant sa peine.

Cassation?

En première instance, le fondateur de Skyrock, une radio exclusivement dédiée aux jeunes, avait été condamné à 4 ans d’emprisonnement dont 3 ans avec sursis et 15.000 euros d’amende.

Vendredi, la cour d’appel de Paris l’a condamné à 3 ans de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende. Il échappe donc à la prison ferme. Présent au délibéré, Pierre Bellanger, 51 ans, s’est refusé à tout commentaire.

«Soulagé» que la cour ait infirmé la peine de prison ferme, son avocat, Me William Bourdon, a annoncé que son client réfléchissait à former un pourvoi en cassation. Le dossier contiendrait selon lui tous les éléments favorables à une relaxe.

Du côté de la partie civile, on se disait «satisfait» que la déclaration de culpabilité ait été confirmée. L’accusation reprochait à l’homme de radio d’avoir «favorisé la corruption» de Laeticia, 17 ans au moment des faits,

«en l’initiant à diverses formes de sexualité, notamment de groupe, homosexuelle ou sado-masochiste, y compris avec la participation de sa soeur aînée».

Vie en groupe

Le PDG de Skyrock a toujours nié les faits, affirmant que Laetitia était consentante et refusant le rôle de «gourou» que lui prête l’accusation.

Pierre Bellanger et l’adolescente s’étaient rencontrés fin 1999, par l’intermédiaire de la soeur de Laetitia, Emmanuelle, 19 ans, qui vivait avec le fondateur de Skyrock et deux autres femmes dans un appartement parisien.

En première instance, Laetitia avait expliqué avoir accepté de lui offrir sa virginité car elle était «subjuguée», «fascinée» par lui.

Elle était alors devenue membre d’un groupe au mode de vie très particulier, avec veillées spirituelles, jeûnes, relations sexuelles parfois multiples et obligation d’écrire un journal intime très codifié contrôlé régulièrement par le «maître», en l’occurrence Pierre Bellanger.

Laetitia avait porté plainte trois ans après les faits en estimant avoir été «manipulée» et «humiliée».

Pierre Bellanger fut l’un des pionniers des radios libres. Il dirige depuis plus de 20 ans la turbulente radio Skyrock, écoutée des jeunes et première plate-forme de blogs en Europe. La station rassemble 3,8 millions d’auditeurs. C’est la deuxième radio musicale, axée principalement sur le rap, derrière NRJ.

 

La vie “différente” du PDG de Skyrock jugée en appel

En première instance en 2008, Pierre Bellanger avait écopé d’un an de prison ferme. A la barre, il avait défendu son mode de vie « atypique », assurant que toutes ses partenaires étaient consentantes.

Pierre Bellanger aime les femmes. Un peu trop au goût de la justice. Le PDG de la radio Skyrock est jugé aujourd’hui par la cour d’appel de Paris pour « corruption de mineure ».

Polygame depuis 1994, l’homme, figure incontournable des radios « jeunes » en France, se voit reprocher une vie que, lui, considère « différente ». De novembre 1999 à juin 2000, époque des faits qui lui valent d’être inquiété, Pierre Bellanger, 50 ans, vivait avec trois femmes – Cathy, Emmanuelle et Constance – dans son appartement de la rue Quincampoix à Paris.

 Toutes des trentenaires partantes pour faire partie de la « communauté Halcyon », nom donné aux lieux par « le Maître », titre intime du PDG.

Tout se complique à l’arrivée de Lætitia, 17 ans et sœur d’Emmanuelle, qui invite la jeune femme, encore vierge, à partager le lit de Pierre Bellanger. Rapidement, les rapports sexuels, à deux ou à plusieurs, se multiplient, devenant de plus en plus durs.

La communauté « Halcyon »

Jugé en première instance en octobre 2008 par le tribunal correctionnel de Paris, Pierre Bellanger avait expliqué son goût pour les jeux à domination sexuelle par une « quête spirituelle » et philosophique, invitant au chevet de ses ébats Spinoza et Kant.

La justice l’avait interprété autrement, le condamnant à quatre ans de prison dont un ferme pour « corruption de mineure ». A savoir, le fait pour un majeur d’« organiser des réunions comportant des relations sexuelles auxquelles un mineur assiste ou participe ».

A la barre, le patron de Skyrock avait juré que personne, au sein d’Halcyon, ne vivait « sous la contrainte ». Plusieurs de ses femmes ou ex-femmes étaient également venues défendre cette « polygamie choisie », assurant qu’aucune participante n’avait été « réfractaire ». En 2003, Lætitia avait porté plainte pour « viol », expliquant n’avoir « pas voulu de ces rapports sexuels ».

L’instruction avait conclu à un non-lieu sur ce chef d’accusation, retenant seulement la « corruption de mineure ». De quoi faire dire à Me William Bourdon, défenseur de Pierre Bellanger, que la vie rue Quincampoix était « peut-être atypique », mais qu’elle était « volontairement partagée » et, surtout, ne présentait aucun « caractère sectaire ».

Dans le journal intime que l’homme de radio demandait à ses compagnes de tenir, Lætitia avait écrit à l’époque que « Pierre rend la sexualité puissante et merveilleuse, il nous fait l’amour dans la beauté ».

Un journal considéré comme « la pierre angulaire de la perversion » de Bellanger, symbole de sa « domination », selon Me Rodolphe Bosselut, avocat de la plaignante et spécialiste des sectes.

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