Trie-Château | Le prêtre accusé d’agression sexuelle sur une mineure.
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 03/04/2017
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L’enquête est si délicate qu’elle s’étire sur des années.
Des agressions sexuelles auraient été commises il y a plusieurs années sur deux femmes par un prêtre de l’Oise, qui n’a jamais été auditionné.
Révélée par le « Journal du Dimanche », cette affaire implique un aumônier du Centre missionnaire de la vie (CMV) à Trie-Château, un lieu d’accueil qui aide les jeunes à trouver le chemin de la foi.
Une plainte contre lui a été déposée il y a quelques semaines à la compagnie de gendarmerie de Méru, pour des faits remontant à 1983.
La plaignante, Sophie*, était mineure au moment des faits.
Elle accuse le père A. d’agressions sexuelles lors d’un pèlerinage dans les Alpes-de-Haute-Provence cette année-là.
Des faits qui pourraient être prescrits, les auteurs ne pouvant être poursuivis que pendant vingt ans après les 18 ans des victimes.
La seconde femme, Laurence *, a rencontré le prêtre vingt ans plus tard, au centre missionnaire de la vie de Trie-Château, qui dépend du diocèse de Paris.
Les faits reprochés s’étendent de 2003 à 2008, époque à laquelle Laurence était majeure.
Le diocèse de Paris informé en 2012
En 2012, Laurence informe le diocèse de Paris de sa « relation » avec le père A..
Une enquête interne est ouverte.
L’officialité, le tribunal ecclésiastique, auditionne la plaignante, trois témoins et le religieux mis en cause, qui nie formellement.
Il est finalement décidé que l’enquête « ne permet pas d’aboutir à une conclusion claire quant à la matérialité des faits », explique-t-on à l’archevêché.
Les autorités diocésaines rappellent à la plaignante « qu’elle peut porter plainte, si elle le juge nécessaire ».
Presque concomitamment, Sophie s’est rapprochée de l’association Enfance majuscule, qui fera un signalement anonyme à la police.
La brigade des mineurs est saisie.
« L’officialité a communiqué à la police tous les éléments dont elle disposait », assure Karine Dalle, du diocèse de Paris.
Les gendarmes de la compagnie de Méru héritent du dossier en 2014.
« Mon client nie l’ensemble des accusations.
Il n’a jamais été entendu alors que l’enquête a commencé depuis des années »,
s’offusque Me Cyrille Dutheil de la Rochère, avocat du prêtre A.
En 2016, l’aumônier est prié par sa hiérarchie de ne plus résider dans l’Oise et de ne se rendre que « ponctuellement » au centre de Trie-Château.
La raison ?
Laurence a contacté l’officialité et « lui annonce pour la première fois, vouloir porter plainte pour viol », dit-on au diocèse de Paris.
Pourquoi ce dossier est-il resté aussi longtemps au point mort ?
« Ce genre d’enquête est très difficile, mais il y a eu des auditions.
Il faut remonter l’histoire de chacun et de chacune », souffle un observateur.
« Nous sommes sur des faits qui se déroulent dans un milieu particulier, celui de l’Église.
Cela crée des lenteurs.
Toutefois, ce ne sont pas des délais excessifs »,
estime Me François Honnorat, avocat des deux plaignantes.
Contacté à plusieurs reprises, le procureur de la République de Beauvais, Jean-Philippe Vicentini, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Source : Le Parisien
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