Calais | Apres un classement sans suite, le pédocrminel récidiviste père de trois enfants est condamné pour des attouchements sur sa nièce

Le 19 juillet, une mère de deux fillettes, 4 et 10 ans, se présente au poste de police de Calais, pour déposer plainte.

La veille, de sortie, elle a confié les enfants à l’oncle de son mari, Antoine (prénom d’emprunt). De retour vers 7 heures 30, elle trouve « le tonton » et les petites endormies dans le canapé : l’aînée ne porte plus de pyjama, elle a aussi changé de culotte.

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Sa petite sœur parle : « Ils sont amoureux. Ils se font fait des bisous sur la bouche. » Son aînée ose dire :

« Il m’a enlevé mon legging. Il m’a touché les tototes, les cuisses, la pépette sur et dans mon slip. Je l’ai repoussé. Je sais ce que c’est qu’un zizi. Il voulait que je le touche, mais moi pas. Il a pris ma main pour la mettre dessus. Il l’a frotté sur mes fesses. »

Elle poursuit :

« Les bisous, c’était forcé. Il me tenait, une main sur ma joue et l’autre sur ma hanche. »

Le prévenu, 55 ans, père de trois enfants, dont un encore mineur, ne les voit plus en raison de ses problèmes avec l’alcool.

Il a été placé en détention provisoire le 23 juillet et l’audience a été différée pour investigations. L’homme a été entendu à trois reprises par les enquêteurs :

« Je suis une victime innocente. J’ai avoué face à un policier impressionnant qui m’a dit avoir 8 ans de carrière et que j’étais capable de faire ça. »

Le prévenu explique avoir avoué

« pour obtenir deux clopes. J’ai passé deux mois entre quatre murs, dans 4 m2, un lit en béton, des repas dans des assiettes en plastique, pas de tabac ».

La présidente rebondit :

« Et cette photo prise par la petite sœur, où vous posez la main sur sa cuisse, le bras tendu ? Pourquoi mentirait-elle ?

Vous avez dit «Si tu le dis à tes parents, tu verras…» Vous avez aussi évoqué que votre nom avait été déshonoré, que vous aviez reconnu les faits et que c’était déjà bien.

On a l’impression avec vous que tout est faux et que tout le monde ment. »
« Je sais c’est grave, comme un viol. Mais je n’ai rien fait. »

Le principal concerné a réponse à tout :

« Elle a eu peur, elle a été manipulée. Sa mère me doit de l’argent. En plus, ce jour-là, j’avais bu. Je sais, c’est grave, comme un viol. Mais je n’ai rien fait. »

Expertisé tout comme la petite victime, Antoine assure :

« Je n’ai jamais vu un médecin depuis 20 ans. Le psychiatre avait une tête que je n’aime pas. Vous, lui, vous êtes l’État et le boulot est mal fait. Je ne suis pas provocateur, ni dans la toute-puissance. »

La petite et sa sœur ont été examinées par un gynécologue. Rien n’a été décelé mais de tels attouchements ne laissent aucune trace. Quant à la victime, « elle donne des détails, sans surcharge ni surcroît… », poursuit la présidente. Malgré des troubles de l’humeur, elle dort mieux mais a refusé la confrontation et sa présence à l’audience.

Déjà condamné pour violences et dégradations, outre un dossier d’agressions sexuelles (classé sans suite), avec le même mode opératoire, en 2004-2005 sur deux victimes âgées de 5 et 7ans.

La maman indique que l’enfant va bien, qu’elle est entrée en 6e et qu’elle n’en parle pas.

Maître Pffeffer dénonce sa déception et sa frustration : « L’homme fait marche arrière toute. C’est un dialogue de sourds. »

« Il n’y a pas de machination, s’agace la substitute. Vous avez des rires et des rictus derrière votre masque. Vous avez donné des détails avec plaisir. Vous êtes un mur à la place d’un homme. »

Elle requiert 3 ans de prison ferme et un suivi sociojudiciaire.

Que peut faire Me Beaugendre, avocate du prévenu, devant « un homme aussi taiseux. Il réfute mais n’explique pas. Il a besoin de soins avant tout » ?

Antoine écope de 2 ans de prison ferme et est maintenu en détention. Il bénéficie d’un suivi sociojudiciaire durant 3 ans. S’il n’est pas respecté, il repartirait en prison pour un an. Il a interdiction de contacter les parents de la victime, cette dernière et sa petite sœur. Il est inscrit au FIJAIS, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Il devra régler un total de 8 200 euros de dommages et intérêts.

Source : nordlittoral.fr

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