Morbihan | Un sexagénaire est condamné à 6 ans ferme pour avoir abusé de ses 2 belles-filles mineures entre 1989 et 1999

Un sexagénaire est condamné pour avoir abusé des deux filles de sa compagne quand elles étaient enfants. Ces faits, passibles de la cour d’assises, ont eu lieu entre 1989 et 1999 dans une commune du Morbihan.

Illustration. Fabrice Le Henanf

Le 7 juin 2016, une trentenaire dépose plainte pour viol contre son ex-beau-père. Sa démarche est tardive : elle ne se sentait pas prête à dénoncer ce qu’elle a subi enfant, entre 1989 et 1995.

Sa petite sœur, qui a subi la même chose entre 1994 et 1999, lui emboîte le pas.

Après le divorce de leurs parents, elles emménagent dans une commune du Morbihan avec leur mère, en février 1988, chez cet homme, aujourd’hui âgé de 66 ans.

Ils ont aussi une maison dans le Pays bigouden, qu’il occupe aujourd’hui.

Ce jeudi 9 juillet 2020, il est poursuivi pour inceste devant le tribunal judiciaire de Quimper (Finistère).

La présidente, Amélie Kamennoff, lit neuf post-it aux propos pervers déposés sur l’oreiller de l’aînée.

Chape de plomb.

Elle décrit le rituel :

” Il posait un crayon sur ma table de nuit et je devais le diriger de telle ou telle façon selon si j’avais envie ou pas. Mais peu importait, il arrivait toujours à ses fins “.

Sa sœur a vécu un traumatisme similaire.

Les sœurs reprochent à leur mère de ne pas les avoir protégées.

Placé en garde à vue le 12 octobre 2016, l’homme conteste totalement.

Tout au plus reconnaît-il avoir été amoureux de l’aînée et lui avoir écrit une lettre « honteuse » une fois majeure.

Il pense que les post-it ont été fabriqués par les filles et leur mère « mythomane et hystérique ».

« J’ai aujourd’hui l’impression d’avoir obtenu des aveux dans la façon dont il s’enlise » lâche l’aînée à la barre.

Elle parle d’une mère « peu affectueuse, centrée sur ses problèmes », colérique et violente.

Cette dernière a du mal à s’expliquer devant le tribunal.

D’un courage exemplaire, ses filles ont accédé au métier qu’elles souhaitaient et sont aujourd’hui mamans.

« Vous avez cassé ces femmes sur le plan de la sexualité, lance au prévenu Me Patrick Larvor, leur avocat.

Le désir et le plaisir leur sont inconnus. »

Ses clientes ont accepté la correctionnalisation de ce dossier qui aurait dû être jugé aux assises.

Il demande 20 000 € de dommages et intérêts chacune pour leur préjudice moral et 32 000 € pour les frais de psychanalyse de l’aînée.

Contre « ce manipulateur », le procureur Jean-Baptiste Doubliez requiert huit ans de prison ferme avec mandat de dépôt et dix ans de suivi sociojudiciaire.

Pour Me Marc Buisine, l’avocat de la défense, il y a prescription sur une partie des faits et des doutes sur la culpabilité de son client.

Le tribunal estime effectivement qu’une partie des faits est prescrite.

Jean-Bernard Rousset est condamné à six ans ferme.

Il devra verser 10 000 € de dommages et intérêts à l’aînée (ainsi que 32 000 € pour ses frais) et 5 000 € à la plus jeune.

Source : Ouest France

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