Carcassonne | Malgré les preuves, le père pédocriminel nie avoir violé sa fille
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 03/07/2020
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Second jour du procès concernant Julien R., accusé d’avoir violé sa fille Manon (*) à Carcassonne, durant le mois de juin 2017 alors qu’elle était âgée de 6 ans.
Ce mardi matin, dans son box, l’accusé surgit, volontaire. À la différence du jour précédent, ses avant-bras laissent apparaître de larges tatouages sur une chemise à manches courtes, de couleur foncée. L’homme a délaissé ses lunettes. Cependant, au fil de la matinée, le regard de Julien R., qui nie catégoriquement avoir violé sa fille, va retrouver son apparence de la veille. Celui de l’animal traqué.
Les témoignages des experts se succèdent. En premier lieu celui du laboratoire bordelais qui conclut sans détour à la présence du sperme parental sur la culotte de l’enfant, mais pas à celui du sang de l’enfant.
La pédiatre ayant ausculté Manon (*) pour décider aussitôt de l’hospitaliser en constatant un hymen rompu, révèle par ailleurs que l’enfant n’avait pas de lésion à l’anus. Au contraire du médecin médico légiste qui l’examinera quelques jours plus tard, sans toutefois écarter l’hypothèse de “fissures anales par constipation”.
Depuis le début du procès, le tribunal s’applique à n’omettre aucun détail, entendant longuement si nécessaire chaque protagoniste.
À la barre, la sœur de Julien R. va prononcer ces mots :
“Pour moi c’est impossible qu’il l’ait fait ! Il aime tellement ses enfants que…”.
Elle éclate en sanglots. Julien R. regarde sa sœur fixement, les yeux brillants.
Lors de l’enquête de police, la sœur du mis en cause a déclaré :
“Si j’avais eu un doute sur la culpabilité de Julien, j’aurais coupé les ponts ! “.
Au rappel de ces propos, dans son box, l’intéressé sort de l’immobilisme qui l’anime depuis le début du procès, en hochant affirmativement la tête.
À la barre, la maman de Manon :
“Lorsque ma fille est venue me trouver pour me dire qu’elle avait du sang sur sa culotte, sur le moment je n’ai pas pensé à quelque chose d’horrible “.
Au fil du temps, sa perception des événements va évoluer, au point que l’épouse est entendue devant le tribunal de la cour d’assises en tant que partie civile.
” La pédiatre m’a dit, ‘‘il n’y a plus rien’’. Je lui ai demandé ce qu’elle voulait dire.
Elle m’a répondu qu’il n’y avait plus d’hymen chez Manon “.
La mère de l’enfant s’exprime avec calme et précision.
” Julien ne voulait pas qu’on aille porter plainte. ‘‘
Si on le fait, elle (Manon, Ndlr) ne sera plus avec nous’’, m’a-t-il dit”.
Une affirmation qui a toujours été contestée par l’intéressé.
Anne-Lise B. est assistante maternelle et s’occupe à ce titre de Manon. Elle a expliqué aux enquêteurs et confirmé ce mardi au tribunal que l’enfant lui a spontanément déclaré la culpabilité de son père, précisant :
“Papa m’a dit qu’il fallait pas le dire”.
À la reprise du procès en début d’après-midi, l’enfant était entendue, à huis clos. Puis le tribunal relate à Julien R. les paroles que sa fille vient de prononcer :
“- Qu’est-ce que tu veux nous dire ?
– Que c’est papa qui m’a fait ça.ince
– Qu’est-ce qu’il t’a fait ?”
La fillette va s’effondrer en larmes, le tribunal n’en saura pas davantage.
Julien R., après avoir entendu ces propos :
“Je ne comprends pas pourquoi elle a dit ça. Je ne l’ai pas fait. En tout cas, je ne m’en souviens pas”.
Lors son audience de fin de soirée avec la présidente, il déclare :
“Je suis capable de plein de choses, mais je n’aurais jamais été capable de violer ma fille. Si ça n’avait pas été le cas, on m’aurait retrouvé pendu dans ma cellule “.
Le procès doit se clôturer ce mercredi 1er juillet avec les plaidoiries attendues de la défense, en la personne de Me Sébastien Leguay.
(*) : Prénom d’emprunt.
Source : ladepeche.fr
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