Poitiers | 30 ans après les faits, un septuagénaire condamné à 2 ans de prison pour viol incestueux
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 01/07/2020
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Condamné à de la prison ferme sous la forme d’une détention à domicile !
Le septuagénaire a été reconnu coupable d’agressions sexuelles, dont certains incestueux, qui remontaient à plus de trente ans. Il est notamment accusé du viol de son neveu et d’attouchements sexuels sur sa fille et sur l’une de ses amies.
Un septuagénaire a été condamné à deux ans de prison pour des agressions sexuelles, dont un an sous surveillance électronique. Il a nié tous les faits.
Un déni constant et froid.
Face aux magistrats du tribunal correctionnel de Poitiers, jeudi 25 juin 2020, Christian, 69 ans, a nié les faits d’agressions sexuelles, dont certains incestueux, remontaient à plus de trente ans dans son habitation de l’agglomération poitevine.
Sa fille lance pendant l’audience :
« Tu es un menteur, un manipulateur ! »
C’est une plainte déposée en gendarmerie en 2012, par un jeune de 25 ans, qui a levé le voile sur ses agissements.
Son neveu. Quinze ans en arrière, il affirmait aux militaires avoir été victime d’une agression sexuelle. Lors de la construction de petites caisses pour des plantations, Christian l’avait obligé à se déshabiller dans le garage. Il avait pénétré son anus avec son doigt et s’était masturbé.
Il avait glissé au gamin de 10 ans :
« Ne parle de ça à personne, sinon je fais la même chose à ta sœur… ».
Les gendarmes avaient recoupé et découvert d’autres faits :
Il « matait » sa fille dans la salle de bain et avait également caressé une des copines qui dormait dans la chambre d’amis.
Son ex-femme avait évoqué un homme violent, alcoolique, à la sexualité débridée qui utilisait des objets et des légumes pour assouvir, sous la contrainte, ses pulsions sexuelles sur elle.
Une information judiciaire avait été ouverte, en 2013, pour viol et agressions sexuelles.
Longtemps, les militaires ont cherché la trace de cet homme avant de le retrouver à Madagascar.
En 2017, face au juge d’instruction, il avait déjà tout nié des faits reprochés. Selon lui, c’était une conspiration ourdie par son ex-femme.
L’expert psychiatre a décelé chez ce prévenu jamais condamné une dangerosité criminologique en lien avec une « personnalité rigide, caractérielle, intolérante à la frustration, perverse, paranoïaque ».
« Ça vaut combien des années de vie gâchées ? »
Le neveu n’était pas présent à l’audience. Sa fille, oui. Elle se constitue partie civile, elle a lancé à son père :
« Tu es un menteur, un manipulateur ! »
Lui, marmonna :
« Tout est faux… »
Hélène Mérade, avocate du neveu, rappelle les dommages causés par celui qu’on surnommait « Tonton Citron » dans la famille :
« Ce jour-là, dans ce garage, mon client est tombé dans un gouffre. Il a vécu ensuite dans la honte, la culpabilité et la peur. Ce sont des souffrances qui ne se voient pas… comme une gangrène. Ça vaut combien, en terme de réparation, des années de vie gâchées ? »
Dix mille euros demandés. Me Aurélie de la Rocca en a ajouté 5.000 € pour le préjudice subi par l’amie de la fille.
Le procureur a requis 4 ans de prison dont deux ans avec sursis et un mandat de dépôt.
« On requiert 4 ans de prison pour des faits commis il y a une vingtaine d’années ! s’est étonné Me Ibrahima Dia, avocat du prévenu. Il a un casier vierge, je ne vois pas l’intérêt d’une peine de prison ferme ni d’un mandat de dépôt ».
Les juges l’ont condamné à 2 ans de prison dont un an avec sursis probatoire. Il devra purger sa peine de prison ferme sous la forme d’une détention à domicile, sous bracelet électronique.
Il a obligation d’indemniser les victimes : 5.000 € pour le préjudice moral de son neveu ; 1.140 € pour le préjudice financier de l’amie de sa fille (qui ne demandait rien), correspondant au montant de séances de psychothérapie. Plus 2.500 € pour son préjudice moral.
Le septuagénaire est désormais inscrit au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS).
Source : lanouvellerepublique.fr
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