Laon | Un professeur de mathématiques de 26 ans a été condamné à 18 mois de prison pour avoir couché avec un lycéen âgé de 16 ans

En France, la loi fixe à 15 ans la majorité sexuelle, l’âge à partir duquel un mineur peut avoir un rapport avec un majeur, sans que ce dernier ne soit pénalement responsable. Toutefois, une disposition du code pénal interdit tout rapport d’un adulte avec un mineur, quel que soit son âge, lorsqu’il est en position d’autorité.

Illustration – Courrier Picard

Cette subtilité était tout l’enjeu du procès d’un professeur de mathématiques, ce jeudi au tribunal de grande instance de Laon, à qui il était reproché d’avoir eu une relation sexuelle avec un de ses élèves, le soir même du dernier jour de cours.

« Il n’était pas mon élève », affirme-il.

« Mais au moment des faits ? », lui rétorque le juge.

« Il n’était pas mon élève », insiste-t-il calmement.

En cette fin d’après-midi, le professeur de 26 ans et un groupe d’élèves de la même classe de seconde vaquent à diverses activités de loisirs, puis vont se restaurer au fast-food à proximité.

C’est alors que naît l’idée d’une soirée commune, à l’initiative d’une élève du groupe selon le professeur, à l’insistance du professeur selon l’élève en question.

La joyeuse troupe prend la direction du domicile de la demoiselle avec l’accord de ses parents, dans la voiture du professeur, non sans un détour pour acheter de l’alcool.

Les trois filles prennent place à l’arrière du véhicule, le garçon sur le siège passager avant.

Le prévenu lui a alors caressé le genou à deux reprises durant le trajet, « sans aucune connotation sexuelle », assure-t-il.

L’allégresse se poursuit, en présence de la maman, avant que celle-ci n’aille se coucher et propose à tout le monde de rester dormir en raison de leur état d’ébriété.

S’ensuivent des jeux, de la musique, toujours plus d’alcool et toujours moins d’inhibition.

Le professeur en vient à mimer un rapport sexuel avec la victime, devant tout le monde, avant qu’ils ne passent réellement à l’acte au moment d’aller dormir.

Si la relation était totalement consentie de l’aveu même du jeune homme de 16 ans, il reconnaît à la barre, avec le recul, qu’il ne le referait pas.

Des regrets qu’il a d’ailleurs exprimés à ses camarades, dès le lendemain.

Pris de remords et de dépression, il en vient à tenter de mettre fin à ses jours.

Bien avant ladite soirée, le professeur était membre d’un groupe avec ses élèves sur les réseaux sociaux.

Dans les conversations, récupérées durant l’enquête, on y constate des messages au caractère au mieux ambigu, au pire ouvertement sexuel.

De quoi mettre à mal sa défense, d’autant que pendant la soirée, il écrivait des appréciations en amont du conseil d’une autre de ses classes.

« Vous avez gardé cette casquette d’enseignant jusque tard dans la soirée », remarque le juge, qui le reconnaît coupable d’atteinte sexuelle sur mineur et le condamne à 18 mois d’emprisonnement, et à 2 ans de mise à l’épreuve.

Il est par ailleurs interdit d’exercer une activité professionnelle impliquant le contact avec des mineurs, et se voit inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : Courrier Picard

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