Tours | Ludovic, un homme de 35 ans condamné à 18 mois de prison pour corruption de mineures et détention de fichiers pédopornographiques

Il entretenait des relations sexuelles virtuelles avec des mineures

Il entreprenait des relations sexuelles virtuelles avec des mineures
© Photo NR

Le trentenaire a, à plusieurs reprises, entretenu des relations virtuelles à caractère sexuel avec des mineures. Il écope de quinze mois de prison.

Il voudrait se cacher. Peine à lever la tête pour répondre au tribunal. Mal à l’aise avec son corps corpulent, l’homme a perdu de son assurance et du côté autoritaire qu’il pouvait avoir quand, caché derrière un écran, il conversait avec des jeunes filles mineures de façon très sexualisée.

Présenté devant le tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate pour corruption de mineur de 15 ans et détention d’images pédopornographiques, Ludovic a fait l’objet d’une première procédure en 2016 après le dépôt de plainte d’une maman. Via Snapchat, l’homme avait établi une relation virtuelle quotidienne avec une jeune fille née en 2001. Le trentenaire était entré en contact avec elle via un site de jeux en réseau.

Rapidement, il y a des échanges de photos de parties de corps dénudé, de sexes… Celui qui se fait appeler « Papa Lulu » sait très bien que son interlocutrice n’est qu’une adolescente de 14 ans… Des faits qu’il reconnaît. Comme ceux qui concernent une enfant de 11 ans, avec laquelle il débute – il a alors 35 ans – une relation virtuelle l’été dernier. Et ce, malgré la procédure déjà engagée contre lui.

Au tribunal, l’homme explique sa solitude affective et sa dépression depuis le départ de la mère de son enfant. Sa difficulté à faire des rencontres.

« Sur les sites classiques, jamais personne ne me répond »,

indique l’homme, déjà condamné en 2014 pour atteinte sexuelle sur mineur.

La corruption de mineurs ? L’homme ne sait expliquer ce que cela signifie au président Michaud qui l’interroge.

« Vous les faites entrer dans un univers scabreux, libidineux qui ne correspond pas à leur âge. Envoyer une photo de son sexe en érection à une enfant, ce n’est pas glorieux… »,

lui rappelle le magistrat. Lui faire du chantage au suicide si elle en parle à quelqu’un, non plus.
Sur l’ordinateur du prévenu, les gendarmes ont mis la main sur des photos pédopornographiques, des vidéos, aussi. Sur le moteur de recherches, les occurrences sont explicites, édifiantes.

L’expertise psychiatrique évoque à son propos une

« personnalité évitante, une inhibition sociale, un sentiment de rejet ».

– « Vous n’êtes pas un demeuré, comment expliquer tout ça ? »,

l’interroge encore Gilles Michaud.

– « J’en ai marre d’être seul. Je ne recommencerai pas. Je vais me faire suivre pour comprendre »,

répond le prévenu, mal à l’aise.

A la question du ministère public sur les conséquences supposées de ses actes sur ses victimes, il répond de manière laconique. De quoi également inquiéter Me Tayoro qui intervient pour l’une des victimes :

« Aujourd’hui, il n’y a pas de prise de conscience totale. »

Même crainte du côté du ministère public qui évoque la manipulation, le chantage affectif, mais aussi les insultes dont Ludovic a été capable à l’égard de ces jeunes filles, de fait, perturbées « dans leur droit à découvrir leur sexualité ».

Une douzaine de victimes auraient été identifiées. Neuf d’entre elles avaient, dès le premier contact, donné leur âge… Lui, en revanche, mentait sur le sien. Une « perversion de la jeunesse » qui ne colle pas avec la volonté, à la barre, de paraître « repentant, contrit », martèle le porte-parole du ministère public.

« Il représente un véritable danger. Il faut qu’il intègre l’interdit. »

3 ans de prison ferme avec un suivi socio-juidiciaire de même durée et maintien en détention sont requis.

« Il n’est jamais passé à l’acte. Et il pensait que cette affaire était close depuis sa garde à vue »,

insiste son avocat, Me Zribi, mettant en avant l’insertion sociale et professionnelle de son client ainsi que sa santé fragile.

Le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis-mise à l’épreuve pendant deux ans. Un sursis est révoqué à hauteur de trois mois. Il devra se soigner, travailler, indemniser les victimes. Il est, de fait, inscrit sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Et maintenu en détention.

Source : lanouvellerepublique

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