Blois | Condamné à 18 mois de sursis pour agressions incestueuses, sur mineurs de 8 ans et 14 ans

Il l’a approchée par surprise alors qu’elle regardait la télé et lui a caressé la poitrine

Valençay

Un pédocriminel de 62 ans comparaît, ce mardi, à la barre pour répondre de deux agressions sexuelles commises sur sa nièce et sur la petite-fille de sa conjointe. Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis

Tout a commencé le 19 février dernier par un dépôt de plainte dans une brigade de gendarmerie. Une adolescente de 14 ans vient de révéler à l’assistante sociale de son collège qu’au cours de l’été 2017, dans la périphérie de Blois, le compagnon de sa grand-mère l’a approchée par surprise alors qu’elle regardait la télé et lui a caressé la poitrine.

Traumatisée, la jeune fille se réfugie dans sa chambre. Les parents de la jeune fille sont atterrés. Personne n’avait rien remarqué d’anormal dans le comportement de José. Sauf une fois avec ce regard insistant porté par le retraité sur l’adolescente qui a surpris la maman.

Au cours de l’enquête, les gendarmes apprennent qu’une autre jeune fille, en l’occurrence la nièce du prévenu, a subi une agression similaire. Cela se passait en 2003 près de Valençay, la victime avait alors un peu plus de 8 ans. Tétanisée, elle a gardé la silence.

José est placé en garde à vue. Il reconnaît les accusations portées par la petite-fille de sa conjointe.

« Sur le moment, je n’ai pas réalisé la gravité de mon comportement et l’impact qu’il pouvait avoir sur elle », explique le prévenu.

Devant les gendarmes, il a pourtant accusé l’adolescente d’avoir eu une attitude provocante et porté des vêtements dans l’attention d’attirer son regard.

« Sur le moment, c’est comme ça que je l’ai considéré », indique le sexagénaire.

« Vous ne pensez pas que c’était votre rôle d’adulte de fixer un cadre ? » lui rétorque le président. « Complètement… »

Sur le banc des parties civiles, l’adolescente et la nièce, aujourd’hui âgée de 23 ans, se réconfortent mutuellement en pleurant.

Le juge en vient aux accusations de la plus âgée. Le prévenu les rejette totalement.

« Nous avions de bonnes relations. Pourquoi a-t-elle attendu des années pour m’accuser ? Ça me trotte dans la tête. »

Le président insiste :

« Ses dénonciations sont pourtant précises et les gestes qu’elle décrit ressemblent fortement à ceux de l’autre mineure… »

L’homme, qui n’a aucun antécédent judiciaire, voit un psychologue dans le cadre de son contrôle judiciaire. Il explique avoir perdu sa première épouse jeune et avoir élevé seul ses enfants.

« A aucun moment de ma vie, je n’ai dérapé, je pensais être un bon père de famille. C’est un acte isolé qui coûte cher. »

Et José de présenter ses excuses à l’adolescente, mais pas à sa nièce.

Me Audrey Hamelin, pour cette dernière, estime que :

« Il s’entête à nier. Elle avait 8 ans et était bien trop jeune pour aguicher. Elle n’est pas une affabulatrice. »

Me Laurence Grenouilloux, pour la plus jeune victime, explique que cette agression, aussi rapide qu’inattendue, a fait basculer l’adolescente dans la part sombre du monde des adultes.

« Elle l’appelait papy. Aujourd’hui, elle balance entre colère et effondrement. »

Le procureur Frédéric Chevallier encourage José à poursuivre ses aveux.

« Vous avez fait la moitié du chemin. Reconnaissez les faits commis sur votre nièce qui a mis des années à trouver la force d’en parler. Votre avocat va plaider la relaxe pour ce fait, mais personne n’est dupe. »

L’avocat de la défense, Marc Morin, vole au secours de son client.

Marc Morin plaide la relaxepouron client pédocriminel

« Si mon client était un pédophile, il y aurait des traces dans son passé. Le rapport du psychologue est rassurant, il n’y a pas de risque de récidive. »

La relaxe est demandée pour les faits dénoncés par la nièce.

« C’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. Il faut éviter d’établir un raccourci facile entre les deux jeunes femmes. »

Le tribunal a reconnu José coupable des deux agressions sexuelles en le condamnant à 18 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve comportant une obligation de soins et d’interdiction d’entrer en contact avec les victimes qui recevront chacune 3.000 € en réparation et 500 € pour leurs frais d’avocat.

Source : lanouvellerepublique

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