Avignon | Un pédocriminel présumé, accusé d’avoir violé sa belle fille durant sept ans

La jeune fille, qui dit avoir été violée pendant sept ans, par le compagnon de sa mère, est parfaitement crédible selon les experts

Me El Bouroumi a défendu avec virulence le pédocriminel présumé. Photo valérie farine

Jean-Marie (1), 40 ans, est accusé d’avoir violé sa belle-fille, de l’âge de 10 à 17 ans, entre 2006 et 2013. Sa compagne Sandrine (1), est poursuivie pour les faits de complicité de viol, qui ont eu lieu de 2010 à 2013 au parloir et à l’unité de vie familiale de la prison du Pontet.

Absente au procès Laura (1), 22 ans – représentée par Me Blanc – a livré un discours parfaitement crédible pour les experts. Cette jeune femme n’est “pas en capacité de manipuler son interlocuteur” et la crédibilité de son propos est “totale” pour l’expert psychiatre.

Un profond traumatisme

Le Dr Gonzalès parle du profond traumatisme lié aux actes de viols et de violences dénoncés :

Les faits ayant été commis “dans un contexte familial ont une répercussion encore plus grave” mais “fort heureusement”, Laura s’est inscrite “dans un processus de soins psychique de longue durée.

Elle passera toute sa vie à se reconstruire, même si, au vu du traumatisme subi, elle s’en sort pas si mal que cela”, conclut l’expert.

Mireille Laurent, experte psychologue, poursuit le discours en soulignant que :

la jeune femme qui “a toujours été claire et précise” s’est retrouvée sous l’emprise de son beau-père.

Cet homme “a envahi sa vie jusqu’à la moindre parcelle de son intimité”.

Jean-Marie, assisté de Me Nadia El Bouroumi, hurle depuis le box à l’adresse de la psychologue :

“Vous étiez présente au domicile pour savoir ce qui s’est passé ?”

Violences et menaces

La charge la plus lourde contre l’accusé vient du Dr Amic, expert psychiatre, qui le qualifie de :

“fanfaron”, “manipulateur” et “menteur”, une “sexualité perverse” où l’autre “est réduit à un objet pour satisfaire une pulsion”. L’expert parle d’un “prédateur de proximité” en précisant qu’”un pervers sexuel ne se guérit pas”.

Des conclusions qui “ne reposent sur rien”, tempête Me El Bouroumi.

“Les voies de la libido sont impénétrables”, réplique l’expert en ajoutant, “votre client est structuré sur un mode pervers”.

“Je rêve, c’est un prédateur de proximité qui n’a jamais été condamné pour des faits de nature sexuelle !”, peste l’avocate.

La lecture du casier judiciaire de Jean-Marie, noirci de 37 mentions, essentiellement pour des délits routiers, des vols, des violences et des menaces, prendra plus de vingt minutes…

Des pertes de mémoire

Jean-Marie qui assume ce passé de délinquance se réfugie parfois derrière des pertes de mémoire comme lorsqu’il est question de relations sexuelles avec la fille de 15 ans d’une ancienne épouse ou d’un rapport imposé sous la menace d’une arme à sa belle-soeur.

“Mais, c’est classé sans suite, il n’y a rien !”, fait remarquer Me El Bouroumi.

Son client, interrogé par l’avocat général sur un geste de violence, se lève et propose en levant le bras de taper dans le mur “pour montrer ce que c’est lorsqu’il porte une gifle violente…”.

“Non, non, ça ira !….”, s’exclame la présidente Geneviève Perrin.

Questionné sur le fait de manipuler son entourage Jean-Marie s’énerve :

“Mais, si je suis un manipulateur il me suffit de regarder les jurés, de claquer des doigts – il joint le geste à la parole – et de dire ‘acquittez-moi !’”.

Sa compagne Sandrine, assistée de Me Paul Roger Gontard, qui se fait discrète dans le box, a quitté le Nord d’où elle est native après une condamnation à cinq ans avec sursis pour complicité de viol.

Elle s’est installée à Orange chez sa sœur où elle a connu Jean-Marie, un ami de son neveu. Elle va tout accepter de cet homme.

Après le décès accidentel de leur bébé, il n’a pas hésité à la contraindre d’avoir des rapports sexuels “pour en avoir un autre”. Elle accepte aussi le défilé des maîtresses, parfois au domicile, car :

“elles, c’est pour le sexe ! Mais, moi, il m’aime…”.

Elle envisage de divorcer

Aujourd’hui, elle envisage de divorcer de cet homme qui l’aurait tenu sous emprise. Une situation qui aurait pu, pour Claudine Fuya, experte psychologue, autoriser une participation passive aux faits.

Dans ce procès où seulement 9 des 22 témoins et experts attendus ont répondu présent l’absence de Jean-Michel, un ex-petit ami de Laura – qui ne peut se déplacer jusqu’à la Cour – fait bondir la défense qui reproche à l’avocat général de ne pas prendre les dispositions pour faire quérir ce témoin, “pas touché par la citation”.

Et ainsi de tronquer le procès car il aurait défloré Laura à l’âge de 15 ans alors qu’elle prétend avoir été violée plusieurs fois par semaine depuis l’âge de 10 ans.

“Stop !”, lance la présidente à la bouillonnante avocate Me El Bouroumi qui rédige aussitôt des conclusions “pour que la cour ne passe pas outre à cette audition essentielle”.

Source : laprovence

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