Pamiers | 4 ans de prison pour le père qui a abusé de ses deux filles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 28/02/2018
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Pour des faits d’agression sexuelle sur ses filles alors âgées de 3 et 6 ans commis entre janvier 2014 et janvier 2015 à Pamiers, M.S. a été condamné hier par le tribunal correctionnel de Foix à 5 ans de prison, dont un avec sursis. Son épouse, Mme G., a également écopé de 18 mois de prison, dont 14 avec sursis, pour ne pas avoir dénoncé les agissements de son mari. Ce dernier a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.
Mais l’histoire commence dans les Hautes-Pyrénées, à Lannemezan, en 2014. M.S. et Mme G., en ménage depuis sept ans et parents de deux filles et deux garçons, se rendent à la gendarmerie de Lannemezan pour signaler des atteintes sexuelles dont auraient été victimes leurs enfants.
«Les gendarmes remarquent votre état d’ivresse avancé, relate le président Hervé Barrié, et procèdent au placement des enfants en famille d’accueil pour maltraitances. Vous bénéficiez alors d’un droit d’hébergement le week-end».
Mais le 23 septembre 2014, ce sont cette fois les services sociaux du Département de l’Ariège qui déposent un signalement auprès du Parquet. De retour d’un week-end de visite chez ses parents, la jeune A. se plaint d’irritations au niveau du sexe. La fillette accuse son père et met en cause sa mère, qui n’aurait rien fait pour empêcher les actes de son mari.
La petite A., alors âgée de 3 ans et demi et dont la description des faits devant les gendarmes est sans équivoque, assure que sa grande sœur O. est également victime. Après avoir infirmé les allégations de sa petite sœur, O. confiera à sa famille d’accueil : «Oui, à moi aussi Papa l’a fait».
Ce n’est qu’en garde à vue en avril 2015 que M.S. reconnaîtra «avoir caressé avec un gant» sa jeune fille, alors qu’il «la lavait».
Entre-temps, d’autres signalements ont émané des services sociaux du Département, au sujet des deux filles, mais aussi d’un des fils, M. (le père avait déjà obtenu un non-lieu avant le renvoi en correctionnelle d’hier pour les faits présumés sur ce dernier).
M.S. est placé en détention provisoire en juin 2016, ainsi que son épouse, dont le casier est déjà noirci pour des vols aggravés qui lui ont valu la prison en 2008. Mme G. souffre, tout comme son mari, d’alcoolisme depuis l’adolescence. Hospitalisée fin 2017, la mère était représentée par Me Caroline Barbot-Lafitte du barreau de Toulouse, car absente du tribunal pour raisons de santé.
M.S. était lui défendu par Me Stéphane Fabbri, selon qui «il n’y a pas de doutes que les enfants ont été agressés sexuellement, mais que ça ne fait pas pour autant de M.S. un coupable» car les filles ont aussi accusé des oncles et un grand-père dans de précédentes auditions.
«J’ai débuté ma carrière en pleine affaire d’Outreau, a commencé la procureure Karline Bouisset, et ça a conditionné ma façon de travailler. Depuis, la justice fait preuve de plus de précautions. Mais vous, vous avez agressé vos filles dans les conditions décrites et votre femme ne l’a pas dénoncé. Je requiers sept ans de prison dont deux avec sursis à l’encontre de M.S. et trois ans dont deux avec sursis pour Mme G».
Le père de famille est resté stoïque durant l’audience, laquelle a été réalisée sans les jeunes victimes, âgées désormais de 7 et 9 ans. M.S. s’est contenté de nier les faits.
«Je dirai à vos enfants que vous n’avez pas été à la hauteur devant ce tribunal»
a lancé au prévenu Me Malika Chmani, de la partie civile, rapport à l’incapacité de celui-ci à apporter des réponses.
«J’ai entendu qu’il y avait un cadre malsain, de l’alcool, de la nudité durant cette audience, a plaidé Me Denis Boucharinc, mais ce qu’il manque c’est simplement de l’amour. C’est une famille à la Hugo, où l’on se fiche des enfants. Ça sent tellement la maltraitance. Un jour ils poseront des questions, et ce jour-là, je n’aimerais pas être à votre place».
Source : Radio Capitole
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