Douai | Un an de prison pour avoir agressé sexuellement sa nièce

Elle se cache derrière ses longs cheveux bruns. Pas facile pour Amélie*, 15 ans, de se retrouver au tribunal de Douai ce mardi 5 novembre. Surtout que devant elle, à la barre des prévenus, se trouve son oncle, Charlie*, qu’elle accuse de l’avoir agressée sexuellement. 

” Je voudrais qu’on lui reconnaisse ce statut de victime, et qu’elle n’aie plus à se cacher ! ” lance le substitut du procureur Jean-Baptiste Miot.

Pas gagné quand on entend le discours de son oncle, qui nie tout en bloc.

Le soir du 31 décembre 2014, Amélie (alors âgée de 12 ans) et sa mère vont passer le réveillon chez Charlie, lui-même père de trois enfants.

Apéro au whisky, repas avec verres de vin, la fête bat son plein et à 4h du matin, les enfants se lancent dans une partie de poker.

Charlie les rejoint, et c’est là que la soirée aurait dérapé.

L’oncle aurait mis la main sur la jambe de sa nièce, puis l’aurait remontée jusqu’à son sexe.

Un peu plus tard, alors que tout le monde est parti se coucher, il aurait été plus loin en passant sa main sous son pantalon, faisant un détour par sa poitrine et essayant de l’embrasser.

« C’est elle qui a demandé à rester avec moi pour parler à son tonton, affirme Charlie au tribunal.

On a eu une discussion sur sa relation avec sa mère, les larmes lui sont montées aux yeux donc je lui ai fait un câlin.

Puis je lui ai mis une petite tape sur la jambe pour lui dire que ça allait s’arranger. »

Selon Charlie, sa nièce aurait inventé toute l’histoire pour être placée, puisqu’elle ne s’entendait pas avec sa mère.

Les insultes volent entre la mère et la fille.

« Oui il y avait des disputes, mais c’était mutuel, explique la jeune fille au tribunal. Et je ne savais même pas que ce c’était que d’être placée, c’est ridicule ! »

“Mais il y avait quand même un soulagement de quitter la maison ? ” insiste Franck Dubois, l’avocat de Charlie.

” Non pas du tout, je l’ai très mal vécu.

Le premier soir je voulais tout de suite revoir ma maman. »

Et Amélie baisse la tête pour cacher ses larmes derrière ses longues mèches de cheveux.

Sa maman, assise derrière elle, lui prend la main pour la consoler.

«  Il s’est enfermé dans cette dénégation, lance Alain Reisenthel, l’avocat d’Amélie.

Elle, a toujours eu un discours parfaitement linéaire ! »

« Une personne qui donne la même version 20 fois ne dit pas forcément la vérité, réplique Franck Dubois.

Dès qu’on est accusé d’agression sexuelle, on est qualifié de pédophile, de salaud, et on lui refuse la présomption d’innocence ! »

Charlie passera par la case prison : il est condamné à 18 mois dont six avec sursis et devra verser 2 000 euros à Amélie.

Désormais, il aura interdiction d’entrer en contact avec elle.

*Prénoms d’emprunt.

Source : L’Observateur

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