Metz | Condamné pour actes pédocriminels vingt ans après les faits
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 22/10/2016
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Ce sont les effets de la loi : des délais rallongés pour permettre aux enfants abusés sexuellement d’être reconnus comme victimes longtemps après les faits.
Ainsi a-t-elle permis, ce mardi, à un trentenaire de venir dire son enfance violée devant le tribunal correctionnel de Metz. Mais surtout, d’assister à la condamnation de son agresseur, plus de vingt ans après les faits.
Cinq ans de prison dont trois assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve est la peine prononcée à l’encontre de cet habitant du sud mosellan dont la victime n’était autre qu’un membre de la famille. Les deux ans de prison ferme seront eux aménagés.
Fellations, attouchements, caresses… De l’âge de 6 à 14 ans, la victime a été contrainte à prendre part à une relation suivie avec le pédophile.
« Une victime qui n’était pas apte à comprendre , a rappelé Hadrien Baron pour le ministère public. Le prévenu a toujours pris les devants. Et à cet âge, un enfant se laisse faire car il n’a pas de valeurs de référence. Doucement, il l’a amené à participer à des rapports sexuels. Il lui a imposé son désir. La victime évoque des gestes précis, des lieux, des impressions. Ce ne sont pas des accusations abstraites. »
L’évocation du savoir-faire de l’agresseur rappelle son passé de criminel. Pour d’autres actes de pédophilie, le quinquagénaire avait déjà été condamné par le passé à huit ans de prison par une cour d’assises. Une époque durant laquelle la parole de l’enfant ne s’exprimera jamais.
La petite victime devenue grande a fini par parler. Parce qu’elle n’a pas guéri, n’est pas parvenue à se reconstruire malgré des séances sans fin chez les psychologues. En 2011, un procureur reçoit les déclarations du trentenaire. La machine judiciaire se remet alors en route pour le quinquagénaire.
« C’est un prédateur sexuel , a insisté l’avocat de la partie civile, Me Benjamin Boulard.
Il avait autorité sur cet enfant, il en a profité. Un spécialiste dit d’ailleurs qu’il peut très bien recommencer. » Pour la défense, Me Xavier Iochum ne cache pas son ulcération à voir la partie civile ressasser une culpabilité admise.
« Il a reconnu les faits, le débat n’est plus là. Son homosexualité à caractère pédophile a été payée à la société. Et on parle encore, vingt ans plus tard, de risques de réitération ! On ne peut pas tout dire sur cet homme. Oui, ce qu’il a fait est répugnant mais les vingt ans passés sont un retour d’expérience. »
Du fait de l’ancienneté des faits, l’avocat messin avait soufflé au tribunal une possible confusion de la peine avec celle effectuée il y a vingt ans. Les juges ont opté pour une confirmation du réquisitoire.
Source : http://www.republicain-lorrain.fr/
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