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Dans un livre publié ce mercredi, l’animatrice Flavie Flament révèle avoir été agressée par un grand photographe. Un secret enfoui dans sa mémoire pendant des années. Une psychiatre, explique ce phénomène.
Au-delà du tabou, de la loi du silence ou des menaces éventuelles de l’agresseur, un enfant victime de violences sexuelles peut être frappé d’une véritable « amnésie dissociative », explique la psychiatre membre de l’association, Mémoire traumatique et victimologie*, milite pour que les viols et agressions sexuelles sur mineurs soient imprescriptibles.
Comment « l’oubli » d’un viol subi enfant est-il possible ?
Le viol, au même titre que la torture, entraîne des troubles psychotraumatiques extrêmement lourds. Sous l’effet du stress, pour que l’enfant puisse survivre, le cerveau disjoncte.
La personne se retrouve déconnectée de ses émotions, anesthésiée, comme si elle devenait une enveloppe vide, le fantôme d’elle-même. Selon des enquêtes américaines, cette « amnésie dissociative », qui empêche toute parole, concerne entre 35 et 40 % des victimes de violences sexuelles subies dans l’enfance.
Quand le souvenir resurgit-il ?
Le souvenir est toujours là, mais il n’est pas ressenti, comme si l’événement était irréel, dans le brouillard. Souvent, il va resurgir lorsque la personne se sent plus en sécurité, aimée, ou lorsque le contact avec des éléments liés au crime — lieux, personnes — disparaît : un décès, un déménagement … Chez un enfant, cela peut être extrêmement long, l’agresseur étant le plus souvent un proche, ou s’il est une figure connue.
Peut-on s’en sortir ?
Oui, à la condition de soins appropriés, avec des gens formés, la mémoire traumatique se traite et le cerveau se répare. Il faut aussi rassurer les victimes sur ce qu’elles ressentent, parce que leur souffrance intérieure, masquée, crée un mal-être et un isolement atroce que l’entourage, souvent, ne comprend pas.
* www.memoiretraumatique.org.
Source : http://m.leparisien.fr/
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