Les gendarmes n’en reviennent pas lorsqu’ils perquisitionnent l’appartement d’une famille, dans le canton d’Illiers-Combray.
Le logement est d’une saleté repoussante. Les trois enfants, âgés de 3, 6 et 7 ans, dorment dans la même chambre que leurs parents, sur des matelas posés à même le sol, sans draps.
Selon l’enquête, il leur arrive fréquemment d’assister aux ébats intimes entre leur père et leur mère.
Quant à l’hygiène des trois enfants, elle laisse à désirer. Ils ne portent jamais de sous-vêtements et ils n’ont pas vu de médecin depuis très longtemps
La fillette confirme les doutes de sa tanteL’une de leurs nièces avait porté plainte à la gendarmerie, en août 2013. Elle était venue rendre visite à sa tante et à son oncle. Elle avait une tendresse particulière pour les enfants, en particulier la petite dernière, âgée d’un peu plus de 3 ans.
La jeune fille raconte aux gendarmes : « Quand j’ai voulu la changer, je me suis aperçue que son sexe était rouge. J’ai tout de suite suspecté des attouchements de son père. Il m’avait fait subir la même chose lorsque j’avais 12 ans. »
Et effectivement, avec ses mots à elle, la fillette confirme les doutes de sa cousine.
« C’est un mensonge. Les propos de ma fille ont été mal interprétés »Le quinquagénaire se défend devant le tribunal : « Ce n’est pas vrai. C’est un mensonge. Les propos de ma fille ont été mal interprétés. » Il est détenu depuis la révélation des faits qui lui sont reprochés et il parle de complot.
Pour lui, les enfants étaient bien traités. Il admet juste que le ménage n’était peut-être pas fait régulièrement : « Je laissais ma femme faire. Je n’ai pas bien géré la situation. »
Son ex-compagne reconnaît ses torts. Elle est également poursuivie pour délaissement et privation de soins sur ses enfants. Elle explique : « Je suis retombée dans l’alcool. »
Une addiction d’ailleurs largement partagée avec son compagnon. Me Édith Robet, l’avocate des enfants, désignée par l’AVIEL (Association des victimes d’Eure-et-Loir), s’indigne : « Tout l’argent du ménage passait dans la boisson, y compris la prime de rentrée scolaire. »
L’homme est condamné à trois ans de prison, dont deux ans ferme, pour les agressions sexuelles sur sa fillette et pour délaissement et privation de soins.
Son ex-compagne est condamnée à un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve.
Jacques Joannopoulos
Source: http://www.lechorepublicain.fr/