Côtes-d’Armor | Ebwelle Ebo’o Michel jugé pour les viols et agressions sexuelles elle était alors âgée de 13 ans

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Une forme de relation sentimentale
Ebwelle Ebo’o Michel, un ancien agent de sécurité de Saint-Brieuc âgé de 38 ans, a été jugé pour les viols et agressions sexuelles répétés de sa belle-fille en 2023

La contrition et les remords formulés par l’accusé n’ont pas suffi à lui éviter un retour derrière les barreaux, après deux années passées en détention provisoire.

Des « bisous » à des viols « d’une grande intensité »

Au mois de février 2023, il avait commis de premiers attouchements dans la maison familiale, à Saint-Brieuc.

La victime avait confié ces « bisous » à sa mère. Mais celle- ci ne l’avait pas crue.

« Je regrette énormément, c’est à cause de moi si elle a subi tout ça », a-t-elle déclaré à la barre.

Libre de poursuivre son forfait, l’homme s’était ensuite livré à des actes de plus en plus violents. Des faits « d’une grande intensité » et dont l’arrêt, en septembre de la même année, « n’a tenu qu’au hasard d’une enquête incidente », a dénoncé l’avocat général, Alain Le Coz, qui a requis dix ans de réclusion.

La victime culpabilisée selon son avocate

Depuis la prison, l’accusé avait, dans un premier temps, cherché à convaincre la victime de revenir sur ses déclarations, via des messages envoyés sur Snapchat notamment.

Grâce au « travail avec les professionnels de santé », il a fini par reconnaître l’intégralité des faits. Dans le box, le trentenaire a maintes fois demandé pardon et souligné « son entière responsabilité ».

Mais il a aussi parlé des « sentiments » qu’elle avait pour lui. De ces relations sexuelles « consenties ».

« Autant de propos violents, qui amènent nécessairement à interroger cette reconnaissance de culpabilité », pointe Me Anne-élisabeth Pichon.

Pour l’avocate de la victime, l’accusé a, au contraire, « tissé une toile, engagé une prédation » contre une adolescente déjà fragilisée par de précédentes violences sexuelles subies avant sa venue en France.

« Cette session n’aura aucun aspect réparateur », s’est-elle indignée.

« Une relation sentimentale » pour la défense

« Ce n’est pas le monstre qu’on a pu vous présenter », a répondu Me Gautier Roger-Aupetit, rappelant les témoignages successifs de ses anciennes compagnes et un casier judiciaire presque vierge, à l’exception de quelques mois de prison avec sursis, prononcés en 2019.

De plus, il n’y a pas eu, selon lui, de « contrainte, de menace ou de surprise » dans ces abus. « Une forme de relation sentimentale »…..

Cependant, le législateur a durci la loi, en 2018 et en 2021, en réaction à plusieurs affaires retentissantes. Désormais, plus aucun adulte ne peut se prévaloir du consentement sexuel d’un enfant s’il a moins de 15 ans.

L’instruction n’a donc pas eu besoin de prouver une quelconque contrainte pour caractériser le viol sur mineur, puni jusqu’à vingt ans de réclusion.

L’existence de relations sexuelles et d’une différence d’âge de plus de cinq ans – en l’espèce treize ans les séparent – suffisait.

« On n’est pas là pour refaire la loi, mais votre cour ne doit pas être imperméable à la complexité de ce dossier », a insisté l’avocat.

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