La Réunion | 10 ans de prison pour des viols sur des fillettes
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 16/12/2025
- 17:47
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Il espère d’ailleurs que ce verdict permettra de libérer la parole d’autres jeunes victimes.
Un Possessionnais de 74 ans, ancien surveillant pénitentiaire, était devant la cour criminelle depuis mercredi pour une série de viols et d’agressions sexuelles présumées, dont certaines incestueuses, sur des mineures de moins de 15 ans.
Une peine saluée par un avocat des parties civiles
Les faits se seraient produits il y a une trentaine d’années au Port et à la Possession. C’est en septembre 2016 qu’une des plaignantes dépose une plainte. D’autres victimes emboîtent le pas par la suite, après leur majorité.
Au total, ce sont cinq femmes qui déclarent avoir été victimes lorsqu’elles étaient enfants. Certaines victimes déclarent avoir été la cible d’attouchements dès l’âge de 5 ans.
L’accusé a écopé ce mercredi de 10 ans de réclusion criminelle avec écrou immédiat. Une peine saluée par Yann Prévost, avocat des parties civiles.
” C’est une décision qui prend en compte la gravité des faits “
, souligne-t-il.
” Ça prouve que lorsqu’on est engagé pour faire manifester la vérité, peu importe le temps qui s’est écoulé, on peut faire reconnaître les faits tels qu’on les a vécus. “
, Yann Prévost, avocat des parties civiles.
Un procès éprouvant pour les victimes
Me Prévost explique que le procès, qui s’est tenu sur deux jours, a été très éprouvant pour les victimes.
” Il a fallu évoquer de nouveau des années de traumatisme à un âge tellement jeune que c’en était glaçant “
, confie-t-il au micro de Réunion La 1ère.
” C’est indispensable que ça se multiplie. Il y a sans doute trop de situations de jeunes victimes qu’on ignore. Tant qu’elles croient qu’elles ne seront pas entendues, elles se tairont. C’est l’inverse qui doit se produire pour le bien de notre société. “
, Yann Prévost, avocat des parties civiles.
L’accusé pourrait faire appel
A la suite de ce verdict, l’accusé pourrait faire appel, selon son avocat Georges-André Hoarau.
” Il encourait 20 ans. L’avocat général en a demandé 12. Il écope de 10. Si les faits étaient exacts, ce serait une bonne peine. Il y avait cinq victimes. Dix ans, ça ferait deux ans par personne. Mais nous allons fortement raisonner sur la possibilité de faire appel. Devant un jury populaire, notre voix sera plus entendue “, croit-il.
Pour Me Prévost, si l’accusé fait appel, il soutient que les victimes et lui continueront :
“à mener le combat pour que la vérité sur les traumatismes des enfants soit reconnue jusqu’au bout”.
Article du 11 décembre 2025
5 victimes connues
C’est en septembre 2016 qu’une des plaignantes dépose une plainte. D’autres victimes emboîtent le pas par la suite, après leur majorité.
Au total, ce sont cinq femmes qui déclarent avoir été victimes lorsqu’elles étaient enfants. Certaines victimes déclarent avoir été la cible d’attouchements dès l’âge de 5 ans. C’est le cas de Marie* (nom fictif), l’une des victimes, qui a accepté de se confier à Réunion La 1ère, sous le couvert de l’anonymat.
C’est en parlant avec l’une de ses amies d’enfance qu’elle apprend que sa cousine a été victime d’agression sexuelle de la part du même individu.
“On se disait qu’on n’allait pas nous croire”
” On n’en avait jamais parlé auparavant. On nous parle de théorie du complot. On n’avait jamais parlé de ça entre nous. On se disait qu’on n’allait pas nous croire “
, confie la jeune femme.
N’ayant aucun antécédent judiciaire, le septuagénaire est décrit comme gentil, sociable, mais très tactile avec les enfants. Il est l’oncle de certaines des victimes.
« C’est quelqu’un qui était très attentionné envers les enfants. Il était bienveillant et bien vu de toute la famille, tout son entourage. Il était très présent dans le milieu associatif. Il jouait de cette gentillesse et de ce statut. »
, Marie* (nom fictif), l’une des victimes présumées
Regrets de ne pas avoir parlé plus tôt
Marie* regrette de n’avoir pas parlé plus tôt. ” Ca aurait évité certains drames. Si la parole avait été ouverte bien plus tôt, peut-être qu’il n’y aurait pas eu d’autres victimes “, souligne-t-elle.
« Mes enfants, je leur dit de faire attention. On fait confiance à très peu de gens. On leur dit de se méfier, même à l’école. »
, Marie* (nom fictif), l’une des victimes présumées
Elle dit attendre la peine maximale pour l’homme.
” Ca fait 10 ans qu’on attend qu’il soit jugé. Il a suffisamment été [libre] dans la nature. On peut même le croiser quand on fait nos courses. Je souhaite qu’il soit incarcéré dès aujourd’hui “
, lance-t-elle.
Un procès “exceptionnel”
Me Guillaume Motos, avocat de la partie civile, parle d’un procès “exceptionnel”.
” C’est un homme qui est poursuivi pour des viols qui ont eu lieu il y a une trentaine d’années. On parle de cinq victimes différentes, toutes mineures et toutes très jeunes, des fillettes entre 5 et 8 ans au moment des faits “
, indique Me Guillaume Motos.
« La loi a permis à des victimes de crimes de nature sexuelle de déposer plainte, même 30 ans après la majorité. […] Elles ont pu être entendues et crues. Certaines victimes ne se connaissaient pas avant le procès. Parler de complot dans ce contexte me paraît impossible. »
, Me Guillaume Motos, avocat de la partie civile.
L’accusé n’a reconnu que très partiellement les faits sur l’une des victimes.
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