Dieppe | Un papy pedo prend un an ferme pour agressions sexuelles sur ses petits enfants

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C’était le papy idéal et il leur a fait perdre leur innocence
Les faits sont particulièrement sordides. Un habitant dans le canton d’Eu a comparu pour répondre de faits d’agressions sexuelles à l’encontre de deux de ses petits-enfants.

En septembre 2022, un presque septuagénaire habitant près de Eu, devait comparaître devant le tribunal de Dieppe pour répondre de faits d’agressions sexuelles à l’encontre de deux de ses petits-enfants, un garçonnet et une fillette, cousin et cousine.

À l’époque, à la demande des parties civiles, un complément d’information avait été demandé et l’instruction relancée.

Le 9 décembre 2025, cet homme, très diminué par la maladie, un double cancer qui lui a pratiquement fait perdre la vue, a, de nouveau, comparu devant la juridiction dieppoise. Il est présent, assisté de près par son épouse, compte tenu de ses difficultés à se mouvoir.

Sur le banc des parties civiles, sa fille et son ex-gendre, parents du petit garçon. Les parents de la petite fille sont absents et n’ont pas souhaité se porter partie civile. Le Parquet a donc décidé de désigner l’AVIM (association d’aide aux victimes) pour défendre les intérêts de la petite fille.

C’est en 2021 que la fille du prévenu et son mari vont se présenter à la gendarmerie pour déposer plainte pour agressions sexuelles à l’encontre de leur fils. À cette époque, un mail semble en attester : le prévenu reconnaît les faits puisqu’il signe ce mail à sa fille de cette mention : « ta pourriture de père ».

L’enquête va identifier deux victimes : le petit garçon âgé entre huit et dix ans lors des faits et sa petite-cousine plus jeune (entre 3 et 5 ans).

Le premier évoque entre autres des caresses de son grand-père sur le ventre et les fesses, mais également des bisous sur le sexe. La petite fille évoquera des frottements, quand son papy est allongé sur la banquette et qu’elle se met à califourchon sur lui. Avec ses mots d’enfants, elle expliquera avoir « vu le zizi de papy grossir », alors qu’il prenait un bain ensemble.

Le détail des dépositions, l’état de santé du prévenu ont fait peser une atmosphère particulièrement lourde dans la salle d’audience. Interrogé avec beaucoup de calme, de patience par le Président Goix, le prévenu se montre souvent maladroit pour sa défense comme il l’a fait lors de différentes phases d’instruction :

« Je n’appelle pas ça une agression sexuelle, c’était un jeu ». Et le prévenu d’ajouter : : « pour moi, une agression sexuelle, c’est faire des gestes forts, frapper, violer ».

Même son avocat, Me Noël du barreau de Rouen, se montrera assez décontenancé des paroles de son client.

Il mettra cela sur le compte de la maladie et du fait que celui-ci a été, par deux fois, lors de son enfance et adolescence, victime d’agressions sexuelles de la part de proches.

Sur le banc des parties civiles, les avocates vont s’attacher à montrer, au-delà de l’ignominie des faits, les conséquences psychiques et psychologiques sur les enfants.

« Leur grand-père était un roi. C’était le papy idéal et il leur a fait perdre leur innocence »,

Ont-elles déclaré en substance avant d’ajouter que non content d’avoir commis ces faits, il avait culpabilisé les enfants en leur demandant de ne rien dire :

« Je ne voulais pas faire de mal à mon grand-père, qu’il aille en prison »,

Dira le petit garçon qui va alors se renfermer au point de connaître aujourd’hui encore des difficultés psychologiques.

Le témoignage de la maman du petit garçon et fille du prévenu va être fort et glaçant :

« En voulant mener ce combat pour que la vérité soit établie, ce n’est pas Monsieur…. (N.d.l.R, elle ne l’appelle pas mon père) qui passe pour un paria, c’est moi qui suis accusée d’avoir détruit la famille ».

Marion Meunier, Procureure de la République salue son courage et celui des enfants.

Elle relève les contraintes physiques, morales et sexuelles imposées par ce grand-père dont le rôle premier aurait dû être de protéger ses petits-enfants.

Il n’y a chez vous aucune réflexion, aucune remise en cause. Vous avez transformé des moments qui auraient dû être privilégiés en agressions sexuelles.

Elle requiert une peine de 5 années de prison dont quatre ans de sursis probatoire avec obligation de soins psychiatriques et psychologiques, interdiction d’entrée en contact avec les victimes ou de se présenter à leur domicile. Elle demande l’inscription du prévenu au FIJAIS, le fichier national des auteurs de violences à caractère sexuel.

Me Noël ne le cache pas, il peine à entendre son client :

« Comment un grand-père peut-il se livrer à de tels actes ? Je ne vous cache pas que j’ai pris une claque en entendant certaines de ses réponses ».

Pour lui, le revirement de son client, au-delà de la maladie, provient sans doute de la prise de conscience de l’horreur de son comportement qu’il a eue lors de l’expertise psychiatrique dont il a fait l’objet.

Il conclut en insistant que l’état de santé de son client est incompatible avec la détention.

Le tribunal décide de suivre les réquisitions du Parquet et prononce notamment une peine de cinq ans de prison dont un an ferme et laisse le soin au juge d’application des peines de décider de la manière dont pourront être exécutés ces douze mois de prison ferme compte tenu de l’état de santé du prévenu.

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