Rennes | Un homme condamné à trois ans de prison avec sursis

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Il avait téléchargé des images pédophiles “par curiosité”
Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné un quinquagénaire de Mordelles en Ille-et-Vilaine pour avoir téléchargé plus de 600 fichiers à caractère pédopornographique en neuf mois. L’homme prétendait agir en “justicier” et voulait “savoir jusqu’où l’horreur pouvait aller”.

L’homme avait précisément téléchargé 661 photos et vidéos de mineurs à caractère sexuel entre mars et décembre 2023. L’enquête de l’antenne de Rennes de l’Office anti-cybercriminalité (OFAC), après un “signalement” de l’Office des mineurs (OFMIN) de Paris, avait montré que ces contenus avaient été trouvés sur Internet grâce à des mots-clés “explicites”.

Ils mettaient en scène “surtout des filles”, parfois âgées de seulement “8 ou 9 ans”. Certains fichiers avaient été “supprimés” et d’autres classés dans des “répertoires spécifiques”, voire “partagés” sur des sites spécialisés.

Placé en garde à vue, l’individu avait reconnu les faits qu’il expliquait avoir commis par “curiosité” : il voulait “savoir jusqu’où l’horreur pouvait aller“.

Ce père de famille de 52 ans s’était dit “dégoûté” et “horrifié” par ce qu’il avait vu, mais il avait tout de même réussi à “aller jusqu’au bout”. Il avait également reconnu une “consommation d’alcool importante” de “quatre bières de 50 cl tous les soirs“.

Des explications “lunaires”

Le quinquagénaire ne s’est pas présenté devant le tribunal correctionnel de Rennes ce jeudi 20 novembre 2025 : il avait envoyé un courriel le matin même pour indiquer qu’il se sentait “souffrant”. Il n’avait pas non plus d’avocat.

Mais pour la procureure de la République, cette absence s’explique plutôt par la “honte” ressentie par ce père de deux enfants face à des photos et vidéos “à vomir”.

La magistrate ne croit d’ailleurs pas aux “explications lunaires” de l’individu : les faits ne relèvent pas d’une “simple curiosité face à la pornographie enfantine” mais plutôt d’un “profil inquiétant qui n’a pas conscience des choses“. Celui qui se présentait comme un “justicier” n’a au demeurant “rien fait pour dénoncer ce qu’il a vu”.

La procureure avait donc requis à son encontre un an de prison avec sursis et une interdiction d’exercer toute activité au contact de mineurs pendant cinq ans.

Mais elle n’a pas demandé que soit prononcée une “injonction de soins” : une telle obligation n’aurait précisément “aucun effet” sur cet homme “assez seul” aux “conduites addictives” – qui avait pourtant une “vie sexuelle normale” avec sa compagne – car il n’a “aucune intention de réfléchir à son passage à l’acte”.

Le tribunal correctionnel de Rennes est finalement allé bien au-delà de ces réquisitions : l’homme a écopé de trois ans de prison avec sursis probatoire et d’une interdiction définitive d’exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs. Il aura également l’obligation de se soigner.

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