Manche | Dix ans ferme pour viol et agression sexuelles sur mineures, enfin !

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De trop nombreuses et inutiles garde à vue ont précédé cette tardive condamnation
La cour criminelle de la Manche a condamné Quentin Levallois, 22 ans, à dix ans de prison. Quatre victimes l’accusaient de viols et d’agression sexuelle. Deux autres en qualité de témoins ont fait part d’agressions.

Devant la cour criminelle de la Manche quatre victimes de viols et d’agressions sexuelles, âgées de 15 ans ou plus au moment des faits.

Ainsi qu’une adulte en situation de handicap « qui n’a pas la maturité sexuelle » d’après une psychologue.

Lundi 3 et mardi 4 novembre, elles ont raconté de leur propre voix ou par celle de leur avocat ce que Quentin Levallois leur a fait subir en 2022 et 2023 dans le Nord- Cotentin.

Des « pulsions »

Les faits d’attouchements et de viols (pénétration digitale et anale, acte bucco- génital) ont eu lieu dans des endroits à l’abri des regards.

L’accusé emmenait ses victimes lorsqu’il avait des « pulsions » dans des toilettes publiques pour deux victimes qu’il connaît bien, un cimetière pour une victime qu’il avait rencontré le jour même ou sur le quai d’une gare.

Certaines seraient des ex-petites copines selon lui, des jeunes filles qu’il a croisé dans son foyer.

Toutes disent avoir des difficultés dans la vie depuis les faits : décrochage scolaire, peur de marcher dans la rue. La plupart sont suivies psychologiquement et étaient déjà fragiles avant les faits d’après les psychologues qui ont évalué leur état.

De nature mythomane, les propos de l’accusé divergent entre ses témoignages en garde à vue, devant le juge d’instruction et devant la cour.

Quand la cour lui pose des questions, Quentin Levallois répète « c’est possible mais je ne me souviens pas » et qu’il ne veut pas s’en souvenir.

« Vous avez une mémoire sélective et à géométrie variable », souligne la présidente de la cour.

À la cour, il raconte

« toujours demander le consentement à ses copines », avant d’admettre après chaque témoignage de victimes que « cette fois- ci je n’ai pas demandé ».

L’accusé reconnaît les faits de viols sur les victimes, mais réfute les faits de violence.

« Il est en capacité d’entendre le non, est-il en capacité de se contenir ? C’est autre chose », avait expliqué le psychiatre.

Les parties civiles ont rappelé les allers- retours en garde à vue entre chaque épisode d’agressions qui lui sont reprochés.

La défense a, par ailleurs, souligné la faute du système car son client était relâché à chaque fois au bout de quelques heures.

La cour criminelle de la Manche déclare coupable et condamne Quentin Levallois à dix ans de réclusion criminelle.

À sa sortie de prison, il devra respecter un suivi socio judiciaire et des soins pendant dix ans.

Il aura l’obligation de suivre une formation ou de travailler, d’indemniser ses victimes (12 000 € aux trois victimes de viol, 3 000 € à la victime d’agression sexuelle) et 2 000 € aux trois parents constitués partie civile.

Il ne devra pas entrer en contact avec les victimes, ni exercer une activité avec contact régulier avec des mineurs, auquel cas il pourra être à nouveau emprisonné pendant cinq ans au maximum. Il est également inscrit au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et privé pendant cinq ans de son droit d’éligibilité.

Il a dix jours pour faire appel.

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