
Yvelines | SMS à caractère sexuel, fellation… 8 mois avec sursis pour l’entraîneur de boxe
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 18/09/2025
- 18:00
Catégories :
Mots clés :

« T’es toute fraîche de ouf ».
« Même à l’entraînement, quand t’es à côté de moi, j’ai envie de te toucher ».
Devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines), ce vendredi après-midi, la présidente offre un aperçu de la litanie d’échanges glanés sur le téléphone portable de Florent P., coach de boxe à Trappes, professeur d’espagnol en collège et chargé de Travaux dirigés à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ).
Cet homme de 37 ans comparait pour des atteintes sexuelles sur deux mineures « par un majeur abusant de l’autorité de sa fonction ». En droit français, l’atteinte sexuelle, contrairement à l’agression sexuelle, caractérise une infraction commise « sans violence, contrainte, menace ou surprise ».
L’affaire débute par une lettre anonyme adressée à la mairie de Trappes, qui décrit des faits commis entre octobre 2023 et septembre 2024.
Une femme y explique qu’elle a entretenu une relation avec Florent P. pendant deux ans. Et qu’elle a découvert dans le téléphone de son compagnon des messages « à caractère sexuel et malsain » échangés avec une adolescente, adhérente du club de boxe dans lequel il intervient en tant qu’entraîneur. Captures d’écran à l’appui, elle indique qu’elle effectue cette démarche par « devoir citoyen », craignant des « comportements possiblement dangereux ».
Il a été suspendu de ses fonctions par l’Éducation nationale
L’enquête de police a mis en évidence une succession de messages à caractère sexuel et un baiser échangé avec cette adolescente après un entraînement. L’autre victime, était plus âgée au moment des faits. Le coach la raccompagnait chez elle en voiture après chaque cours. Devant les enquêteurs, elle a évoqué une fellation « consentie », « mais un comportement déplacé car il était adulte ».
Elle explique aussi qu’elle a déserté les cours de boxe après cet épisode.
« Vous racontez une scène par SMS à votre frère. Vous écrivez : La petite, elle m’a embrassé sur la bouche quand je l’ai déposée. MDR, une galère ! Je suis pas sûre que je la reverrai »
, relate la présidente.
Vous dites aussi :
« C’est beau toutes ces chiennasses. On est des hommes, c’est normal ».
Florent P. secoue la tête :
« Madame la présidente, vous pouvez continuer à tout lire comme ça si vous voulez. Mais entendre ces phrases, ça me fait mal »
Suspendu de ses fonctions dans l’enseignement depuis son placement sous contrôle judiciaire en mars 2025, il donne toujours des cours dans le même club « mais uniquement pour les adultes ».
À la barre, sweat à capuche et baskets blanches, le coach répète en boucle qu’il traversait à l’époque une période « très compliquée ». Qu’il était en instance de divorce, affrontait le récent décès de son père et un alcoolisme « énorme ».
« Savoir mettre la distance nécessaire »
« J’étais complètement out »
, résume-t-il.
« Mais tout ça, ça n’existera plus. Je me fais suivre par une psychologue et une addictologue ».
Il reconnaît du bout des lèvres que dans la relation qu’il a pu entretenir avec ces deux adolescentes, il n’était « pas du tout à sa place».
« Je n’ai abusé de personne mais c’est vrai, je n’ai pas eu l’attitude que j’aurais dû avoir ».
Le procureur :
« Toute personne adulte doit savoir mettre la distance nécessaire, modérer les sentiments qui peuvent naître chez les adolescents, à cette période délicate ».
Les deux jeunes filles évoluaient toutes les deux dans un climat familial chaotique, mais le coach assure qu’il l’ignorait.
« Un club de sport, c’est un lieu qui doit inspirer la confiance,permettre aux jeunes de se défouler, encadrés par des adultes de confiance. Ici, la confiance a été trahie »
, a martelé le procureur.
Le tribunal a prononcé à l’encontre de Florent P. une peine de huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire.
Il a l’obligation de se soigner et l’interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes.
Estimant « inconcevable qu’une personne condamnée pour atteinte sexuelle puisse retourner travailler avec des mineurs », le procureur avait réclamé une interdiction de contact avec les mineurs pour une durée de dix ans.
Projeté dans les conséquences que cette décision pourrait avoir sur sa carrière dans l’enseignement, le coach de boxe a fondu en larmes sur sa chaise. Mais les juges ne se sont pas rangés à l’avis du procureur.
« Vu le contexte qui entoure cette affaire, cette sanction complémentaire ne nous paraît pas appropriée, a commenté la présidente. Mais que cela vous serve de leçon. Et que le tribunal ne vous revoit jamais. »
NDWP : Le tribunal le reverra certainement, à ce moment là, nous espérons que l’interdiction d’exercer auprès de mineurs sera ordonnée.
Source(s):