
Sérignac-sur-Garonne | Le mari d’une nounou mis en examen pour viols, agressions sexuelles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 19/06/2025
- 20:52

Au total, une douzaine d’enfants se seraient vus imposer des fellations et des attouchements sur les parties intimes par l’individu. De plus, ce dernier aurait exhibé son sexe à de nombreuses reprises selon les témoignages recueillis par les forces de l’ordre lors des différentes enquêtes.
« ‘‘Je te donne ce petit collier. Et tu ne dis rien.’’ Voilà comment il parvenait à ses fins. Comment il attirait nos enfants et pensait acheter leur silence. En les couvrant de cadeaux. »
L’ambiance est pesante à Sérignac-sur-Garonne depuis samedi 6 juin. Date à laquelle « Sud Ouest » révélait la mise en examen du mari d’une assistante maternelle, pour viols, agressions sexuelles, exhibitions et corruptions de mineurs. Au bureau de tabac, à la boulangerie, les conversations tournent en boucle… « On espère ne jamais le croiser à nouveau à Sérignac. »
Cet ancien postier, âgé de 65 ans, n’en a plus la possibilité. Jeudi, à l’issue d’une garde à vue de 48 heures, au cours de laquelle il a partiellement reconnu les faits, il a été placé sous contrôle judiciaire après la décision du juge des libertés et de la détention. Puis, il lui a été notifié l’interdiction de paraître dans le Lot-et-Garonne, d’entrer en contact avec les victimes et sa famille, ainsi que l’obligation de se soigner. Il est suspecté, à ce stade de l’instruction, de viols, d’agressions sexuelles, de faits d’exhibitions et de corruptions de mineurs.
« Tonton »
« Nous étions amis. Il était serviable. Il y a quelques mois, il m’a aidé à installer un frigo chez moi. Nous avions une relation de confiance », avoue ce père de famille aujourd’hui vent debout. Sa fille, âgée de 11 ans, aurait été victime d’attouchement de la part de celui que les enfants surnommaient « tonton ». « L’été dernier encore, il l’aurait touchée. Nous étions chez eux. Il jouait à cache-cache dans la maison avec nos enfants. Nous ne nous sommes pas méfiés. Elle nous a avoué il y a peu qu’il lui aurait passé la main sous la brassière, dans le garage. » À elle, comme à d’autres, il aurait offert des cadeaux. « Il lui a donné un bijou. Elle n’a jamais osé nous le dire.
L’été dernier encore, il l’aurait touchée. Nous étions chez eux. Il jouait à cache-cache dans la maison avec nos enfants”
À Sérignac-sur-Garonne, le suspect, originaire du Sud-Est et installé dans le bourg depuis une vintaine d’années, était Monsieur Tout-le-Monde. Père de famille, il était amateur de billard et de rugby. « Le savoir en liberté, ça nous rend dingues », confessent à l’unanimité les parents concernés. « Les langues se délient. On se demande aujourd’hui combien il a fait de victimes. Combien de familles ? »
Mis en examen, le pédocriminel présumé – à qui la présomption d’innocence bénéficie – a quitté le domicile conjugal en janvier 2025 pour aller vivre à Agen.
À la suite d’une lettre de la PMI (Protection maternelle infantile), notifiant à sa femme le retrait de son agrément si son mari restait vivre sous le même toit. Cette missive était survenue après un premier dépôt de plainte mi-2024. Date à laquelle la gendarmerie a commencé une discrète et minutieuse enquête.
« Nous ne comprenons pas que, depuis 2024, personne n’ait informé les parents de la situation. Ils ont mis nos enfants en danger, ils ont pris leur innocence », réagit une maman, pointant les services du Département du doigt. « Et elle ? Comment durant ces dernières années, elle n’a rien vu ? Pourquoi a-t-elle laissé les enfants seuls avec son mari ? »
Le Département retire l’agrément et ordonne une enquête administrativ
Le Conseil départemental a vivement réagi ce week-end à cette affaire. Vendredi soir, à la lecture de notre article, la collectivité a assuré retirer sur-le-champ l’agrément de l’assistante maternelle. « L’agrément a été suspendu en janvier 2025, dès la réquisition des services de police. Si l’agrément a été rétabli à l’époque, c’est avec l’assurance que l’auteur présumé était définitivement parti du domicile. La réaction a donc été immédiate pour écarter tout risque de récidive des faits suspectés », répond la collectivité. Laquelle ajoute : « Aujourd’hui, devant les éléments nouveaux portés à connaissance, à savoir un possible ‘‘défaut de surveillance’’, le Conseil départemental a décidé sur ce fondement de prendre une mesure immédiate conduisant à une nouvelle suspension de l’agrément. »
Dimanche, Sophie Borderie, présidente du Département, a pris la plume, demandant en sus l’ouverture d’une enquête administrative, « notamment pour que les conclusions du rapport soient confrontées à tous les acteurs de la chaîne de responsabilités. Je partage la colère des parents devant l’ignominie des faits rapportés et l’indicible souffrance des enfants et de leurs familles. J’estime que le devoir de précaution doit primer en toutes circonstances pour assurer la protection des enfants confiés à une assistante maternelle. Aussi, ma volonté est bien de faire toute la lumière, à savoir établir précisément la chronologie des faits et comprendre pourquoi des faits particulièrement graves et répétés n’ont pas été portés en temps et en heure à la connaissance de l’autorité chargée de l’agrément des assistantes maternelles.
Moins d’une semaine après les révélations de « Sud Ouest » concernant le mari d’une nounou suspecté de viols, agressions sexuelles, exhibitions sexuelles et corruption de mineurs sur une douzaine d’enfants à Sérignac-sur-Garonne, dans l’Agenais, le frère du suspect est lui aussi mis en cause dans une affaire de pédocrime.
Les faits remonteraient aux années 2005-2010, dans l’Agenais également. Cette fois-ci, c’est l’ex-femme de cet homme, âgé de 60 ans et habitant aujourd’hui dans le Tonneinquais, qui livre le récit d’une nouvelle histoire épouvantable.
De sources proches de l’affaire, « Sud Ouest » a appris qu’une information judiciaire avait été ouverte par le parquet d’Agen, saisissant un juge pour instruire ce dossier, mettant en cause le frère cadet du pédocriminel présumé de Sérignac-sur-Garonne. Aucun élément ne permet à ce stade de lier les deux dossiers, en dehors du lien familial des deux hommes
La victime de cette nouvelle affaire est aujourd’hui âgée de 24 ans. Elle est la fille de l’ancienne épouse du suspect. « Je vous confirme qu’une plainte pour viol a bien été déposée par ma fille. Le procureur d’Agen a été saisi il y a plus de quatre ans.
« Je l’ai côtoyé, jamais je n’aurais imaginé ça de lui. Quelle horrible famille »
La fille accuse son ex-beau-père d’attouchements et de viols répétés dès l’âge de 5 ans jusqu’à ses 10 ans, soit à la fin des années 2000.
Selon son récit, la mère de famille aurait quitté son compagnon violent, contre qui elle avait porté plainte à l’époque. « Il a été condamné en 2014 pour violences conjugales à huit mois de prison avec sursis », affirme-t-elle. « Mais j’étais loin d’imaginer ce que ma fille avait vécu et enduré. » À l’époque, la mère de la victime raconte avoir été gravement malade. « Je n’ai rien vu. Comme d’autres mamans, c’est une culpabilité qui me poursuivra jusqu’à ma mort. »
En très grande souffrance psychologique, sa fille a mis des années avant de mettre des mots sur ce qu’elle avait vécu. « Elle avait peur de lui des années après. » L’adolescente exprime sa détresse par plusieurs tentatives de suicides, des actes de scarification, des fugues. Elle consomme un temps de la drogue. « Elle souffre de très lourdes séquelles psychologiques. »
C’est une femme, officier de police judiciaire d’Agen, qui, après une nouvelle fugue de l’adolescente, parvient à délier sa parole. Ce sera le début d’une longue procédure judiciaire, loin d’être terminée.
« Ma fille vient tout juste d’être entendue par le juge d’instruction et d’être soumise à une expertise psychologique. Pendant ce temps, comme son frère, lui est toujours en liberté, avec le risque qu’il s’attaque à d’autres enfants. Pour les victimes, c’est un sentiment d’injustice, d’abandon terrible et de grande violence », clame avec colère la mère.
Concernant l’affaire de Sérignac-sur-Garonne, l’ex-femme du frère du suspect confie avoir été très surprise et évidemment atterrée par les révélations. « Je l’ai côtoyé quelques années, jamais je n’aurais imaginé ça de lui. Quelle horrible famille. »
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