
Haute-Savoie | Suicide du jeune Yanis 17 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 17/04/2025
- 17:17
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C’est l’homme qui a fait basculer la vie du jeune Yanis, l’adolescent de 17 ans qui s’est suicidé le 30 mars dernier chez lui à Thyez en Haute-Savoie.
Le Parisien/Aujourd’hui en France a pu rencontrer ce quinquagénaire, condamné en 2023 à cinq ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement Yanis lorsqu’il avait 12 ans.
L’homme nous a reçus dans sa maison de Marignier où il vit désormais sous bracelet électronique afin de purger la fin de sa peine.
Les parents de Yanis affirment qui si leur fils s’est donné la mort, c’est parce qu’il n’a pas supporté la libération de cet homme après « seulement » deux ans et quatre mois de détention et que Yanis avait peur de le recroiser dans la rue car son agresseur était revenu vivre chez lui à Marignier, à seulement trois kilomètres de Thyez où résidait Yanis.
« J’ai été très affecté, j’en ai beaucoup pleuré »
L’homme, âgé aujourd’hui de 58 ans, nous reçoit autour d’un café. Sa mère est à ses côtés.
C’est dans cette maison qu’il a agressé Yanis en août 2019, alors que l’adolescent vivait alors avec sa famille dans une autre maison toute proche.
Nous lui demandons d’emblée ce qu’il pense du suicide de Yanis.
« Je regrette son départ. J’ai été très affecté. J’en ai beaucoup pleuré. Je ne peux pas rester insensible à ça, c’est humain. J’ai entièrement conscience de la souffrance que j’ai infligé. Je prie tous les jours pour lui. Mais cela n’enlèvera pas la souffrance ».
Lorsqu’on lui demande s’il se sent responsable du suicide de l’adolescent, il répond :
« Bien sûr que j’ai une petite part de responsabilité mais je ne peux pas endosser entièrement ce suicide. Il y a beaucoup de choses autour qui peuvent provoquer un suicide. Des éléments que je ne connais pas ».
Nous insistons.
« Vous ne voulez donc pas que l’on dise que vous avez une responsabilité directe dans ce suicide ? ».
La réponse fuse :
« Absolument. Je ne suis pas responsable directement ».
Et indirectement ?
« Comme je vous l’ai dit, au départ, on a une petite part de responsabilité. Et on doit vivre avec cela par la suite ».
« Ce qui comptait pour moi, c’est qu’il vive maintenant une vie normale »
Peut-il comprendre que Yanis ait eu peur de le recroiser à proximité de chez lui, étant donné qu’il n’habitait qu’à trois kilomètres de l’adolescent et que pour se rendre à son lycée, Yanis prenait le train à Marignier où réside son agresseur ?
« Je peux comprendre qu’il en souffrait probablement. Mais je n’avais aucune intention d’aller le voir non plus. Ce qui comptait pour moi, c’est qu’il vive maintenant une vie normale. Je ne suis pas le genre de personne qui va agresser les autres pour me venger de ma situation. Et si j’avais vu Yanis à Marignier, je l’aurais évité comme cela m’a été demandé par la justice qui m’interdisait tout contact avec lui ».
Lorsqu’on évoque la colère des parents de Yanis qui n’ont pas été avertis de sa sortie de prison (le juge d’application des peines leur a envoyé une lettre qu’ils n’ont jamais reçue), l’homme répond :
« Je pense effectivement que c’est quand même bien d’avertir les victimes et leur famille. C’est normal. Cela ne m’aurait pas gêné ».
« Ce type de décision n’est pas unique pour moi »
Le fait que Yanis ait été choqué qu’il ait été libéré avant la fin de sa peine pour bénéficier d’un aménagement avec bracelet électronique ?
« C’est la justice qui décide. Je suis content et je les remercie. Ce type de décision n’est pas unique pour moi. C’est pour toutes les personnes qui peuvent faire un mauvais pas et se retrouver en prison ».
Lorsqu’on veut évoquer le fait qu’il est récidiviste et qu’il a déjà été condamné à des faits similaires sur des mineurs en 2007 et 2014, le quinquagénaire coupe court à la discussion, visiblement mal à l’aise. Il se reprend et explique :
« Je veux recommencer ma vie. Je veux que l’on me laisse tranquille. Mais aujourd’hui avec la médiatisation de l’affaire, il y a des menaces et un soulèvement de haine contre moi ».
« C’est un manipulateur, il cherche à minimiser sa responsabilité »
Suite à cet entretien, nous avons contacté Farid, le père de Yanis, qui a réagi aux propos de l’agresseur de son fils :
« Je ne crois pas en sa sincérité lorsqu’il dit qu’il est très affecté par le départ de Yanis et qu’il a conscience des souffrances qu’il a infligées. C’est un manipulateur. Il cherche à minimiser sa responsabilité. Il essaye encore une fois de tromper les gens. Comme il a trompé tout le monde pendant toutes ces années avec sa gentillesse. Alors qu’il agressait sexuellement des enfants. On n’est pas dupe de ça. On a bien compris le personnage qu’il était. »
Le père de Yanis poursuit :
« Il ne va pas me barboter aujourd’hui concernant son ressenti sur l’affaire. Je revois encore sa sortie du tribunal entre deux gendarmes lorsqu’il a été condamné en 2023 pour l’agression sur Yanis. Il nous a regardés avec le sourire. Cela veut tout dire. Avant l’agression de Yanis, on lui faisait totalement confiance. C’était notre voisin. On l’avait invité le soir d’un réveillon du 31 décembre parce qu’il était seul et il était venu aussi à l’anniversaire de ma fille pour ses 18 ans. On lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Résultat, il a trahi notre confiance et a agressé Yanis. Je connais donc bien la personnalité de cet homme qui, je le redis, est un manipulateur ».
Le père de Yanis conclut avec ce cri du cœur :
« Quand il dit qu’il a une petite part de responsabilité dans le suicide de mon fils, il se trompe. Il a une très très grosse part de responsabilité ! »
« Le 16 février dernier, en apprenant la libération de son agresseur, Yanis avait écrit dans un message sur Instagram : Cet homme m’a brisé, détruit et sali. Je suis dévasté et profondément blessé. »
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