
Affaire Bétharram | Un surveillant visé par 74 plaintes pour viols et agressions sexuelles
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 03/03/2025
- 22:19
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L’ancien surveillant de Notre-Dame de Bétharram qui a terminé sa carrière en Centre-Val de Loire est visé par 74 plaintes pour viol, agressions sexuelles, et violences sur mineur.
Entendu par les enquêteurs, il est ressorti libre car les faits sont prescrits, au grand dam des victimes.
Damien S., alias “Cheval” fait partie des mis en cause dans l’affaire Notre-Dame de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, il est visé par 74 plaintes pour viol, agressions sexuelles, et violences sur mineur.
Cet homme, désormais septuagénaire, a été auditionné par les enquêteurs lors d’une garde à vue la semaine dernière, il est ressorti libre car tous les faits sont prescrits.
Une remise en liberté qui choque une partie des victimes que franceinfo a rencontrées, elles racontent les sévices et punitions subis et dressent le portrait d’un surveillant qui les terrorisait.
Parmi les anciens élèves de Notre-Dame de Bétharram, Éric se souvient de celui qui était appelé “Cheval” quand il arrive dans l’établissement en 1978.
Des années plus tard, Éric se rappelle d’un “véritable tortionnaire, un sadique, cruel, vicieux, pervers, un barbare déguisé en jeune homme de bonne famille, avec sa veste Yves Saint-Laurent et ses petites lunettes cerclées de métal doré”.
Alors qu’il n’avait que 12 ans à l’époque, il raconte,
“on pouvait avoir deux baffes, cinq baffes, des grosses dérouillées.”
“Je me retrouve debout en pyjama, dehors, au perron pendant trois heures environ”
L’ancien élève se souvient aussi parfaitement de “la spécialité de Cheval”, c’est-à-dire la punition “du perron”.
“Je me retrouve debout en pyjama, dehors, au perron pendant trois heures environ, après avoir chuchoté dans le dortoir. ‘Cheval’ arrive vers une heure du matin, il me fait mettre à genoux et, comme d’habitude, tourne autour de moi environ une minute – c’est long – m’ordonnant de pencher la tête en avant”, détaille Éric des années plus tard.
Il poursuit, “les yeux en coin, je vois son pantalon tendu au niveau de son sexe. Je ne fais pas le lien entre sa violence et l’excitation sexuelle qu’il doit ressentir.
Il m’ordonne de demander pardon. Ce que je fais.
Il retourne sa chevalière de l’autre côté afin que cela fasse bien mal lors de la frappe. Il m’envoie immédiatement une seule et très forte baffe. On peut plutôt appeler cela une beigne. Il me renvoie aussitôt dans mon lit. Je suis soulagé. Je m’endors rapidement. Je sais que je suis tranquille pour quelques semaines ou mois”, rapporte Eric.
Âgé de 15 ans quand il rencontre Damien S. à Bétharram, Hugues se rappelle, lui, de la punition de “l’ascenseur” :
“Il nous faisait venir à son bureau. Il nous prenait par les petits cheveux, au-dessus de vos oreilles, tempe droite et tempe gauche. Il vous soulevait pour être sur la pointe des pieds et lorsqu’il vous relâchait, il en profitait pour vous donner deux claques en même temps. Donc, c’était violent”, il a porté plainte, comme 54 autres anciens élèves, pour violences volontaires sur mineur contre Damien S.
Dix-huit plaintes pour agression sexuelle
Les témoignages montrent une accélération de la violence chez Damien S. au fil du temps, il devient de plus en plus sévère et sadique.
Alexandre est arrivé en primaire dans l’établissement des Pyrénées-Atlantiques, il a huit ans et subit très vite des agressions sexuelles de la part de “Cheval”.
“Dans son bureau, il me demandait de s’asseoir sur ses genoux et il me caressait, se frottait à moi. C’est arrivé plusieurs fois et j’avais très peur, mais il était discret”.
Bon élève, le jeune garçon perd pied et ses résultats scolaires plongent, il a porté plainte contre Damien S. pour agression sexuelle comme 17 autres anciens élèves.
Une autre victime l’accuse également de viol.
En avril 2024, un autre ancien élève, Frédéric, 48 ans, racontait aussi la punition du perron à “ici Pays Basque”.
Lui se souvient d’une journée en particulier, celle du 29 mai 1985, où il a eu affaire à Damien S.
“Il y avait un surveillant qu’on appelait Cheval qui m’avait puni. On avait très peur de celui-là parce que c’est celui qui tapait le plus fort”.
Ce soir-là, après lui avoir fait subir la punition du perron, “Cheval” emmène Frédéric das son bureau :
“Je pleurais à chaudes larmes. Il m’a demandé si je voulais un câlin. Innocemment, j’ai répondu ‘oui’.
En fait, j’étais même plutôt très satisfait, car j’avais l’impression d’être protégé. Il m’a caressé le visage, les cheveux, les cuisses. La dernière image que j’ai de lui, c’est qu’il a les jambes écartées et à travers son pantalon marron, je devine son sexe, et il me met le visage sur son sexe en érection. C’est la dernière image dont je me souviens.”
Licencié par l’établissement béarnais en 1989, Damien S. se retrouve dans l’enseignement catholique en Centre-Val-de-Loire à Orléans en tant que conseiller d’éducation à l’établissement Saint-Paul-Bourdon-Blanc de 1997 à 2005, avant d’être nommé directeur adjoint du collège Léon XIII, à Châteauroux où il restera jusqu’à sa retraite à l’automne 2018.
Jusqu’ici aucun fait concernant son passage dans le Loiret et l’Indre n’a été signalé, mais la direction de l’enseignement catholique Orléans-Bourges a lancé un appel à témoignage :
“Tout doit être mis en œuvre, pour que la parole soit libérée, la lumière soit faite, dans une coopération sans réserve, sans restriction, avec les autorités publiques compétentes”.
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