Fontainebleau | Une grand-mère condamnée pour agression sexuelle incestueuse

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Il a les yeux révulsés à la simple évocation d’aller chez sa mamie
Une femme âgée aujourd’hui de 77 ans est accusée d’avoir commis ces faits de 2014 à 2018 à Fontainebleau et dans le Var, quand elle gardait l’enfant. Son mari était poursuivi pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles infligées à une personne vulnérable durant cette même période.

Dans « Le Petit Chaperon rouge », conte de Charles Perrault, la mère-grand n’est pas le loup. Dans la réalité, le contraire peut arriver.

Une femme âgée de 77 ans a comparu récemment au tribunal correctionnel de Fontainebleau (Seine-et-Marne) pour agression sexuelle incestueuse par ascendant sur son petit-fils entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2018, à Fontainebleau et dans une commune du Var où elle possède une résidence secondaire.

L’enfant, né en 2012, était alors âgé de deux à six ans. Les faits se seraient produits quand elle le gardait durant l’année ou lors des vacances.

Son mari, âgé de 81 ans, était poursuivi pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles sur personne vulnérable pendant ces quatre années.

La vérité n’a pas été simple à mettre en lumière. Il a fallu trois temps pour qu’elle éclate enfin.

Tout commence quand l’enfant, âgé de cinq ans, multiplie les crises dès qu’il s’agit d’aller chez sa grand-mère paternelle.

Des crises dont une impressionnante chez le psychologue : il a les yeux révulsés à la simple évocation d’aller chez sa mamie.

Les « images d’agressions anciennes » du père remontent

Le père du petit prend alors conscience de deux choses.

Un ou deux mois avant, il se souvient avoir surpris sa mère en train de vite retirer sa main du pantalon de pyjama du garçonnet. Sur le moment, il n’a pas réagi, comme pris dans une forme de déni.

Surtout, dans les jours suivants, le mal-être de son fils a déclenché chez lui des cauchemars la nuit.

Il a fait remonter des scènes enfouies par son cerveau au plus profond de sa mémoire.

Ressurgissent des « images d’agressions anciennes » qu’il avait lui-même subies de sa propre mère durant son enfance.

De ce fait, il « donne du sens » aux réactions de son fiston face à cette femme qu’il estime « castratrice », toujours « dans l’apparence » et « très maquillée quand elle faisait cela » avec lui.

Âgé d’une quarantaine d’années, il comprend soudain pourquoi il n’aime pas les femmes fardées et préfère les visages au naturel.

Il exprime son sentiment de « ne jamais trouver sa place ».

Pour lui, les faits sont prescrits. Mais une enquête est ouverte pour son fils.

La grand-mère nie les faits. Entendu plusieurs fois, le petit âgé de sept ans reste mutique.

Le parquet classe l’affaire en 2019.

Les grands-parents demandent tout de même un droit de visite.

L’enfant doit être réentendu devant un juge des affaires familiales pour donner son avis. Deux ans s’écoulent.

En 2021, le garçon qui a maintenant neuf ans trouve les mots et confirme les faits.

Sa mamie lui « touchait le zizi » à l’heure du coucher quand il était chez elle. Il ne veut plus la voir.

Au vu de cet élément nouveau, les parents demandent la réouverture de l’enquête.

Le garçon confie aussi que son grand-père sait et lui aurait dit « si tu parles, on fera du mal à tes parents ».

Cinq ans de prison ferme requis

Une audience se tient en juin 2024. Les grands-parents contre-attaquent en prétendant que les troubles de l’enfant sont liés au divorce de ses parents.

Ils évoquent « un coup monté » pour leur nuire.

La mamie, qui nie toujours, explique que son petit-fils souffrait de ballonnements et qu’elle lui massait le ventre.

L’avocat de la défense demande une expertise psychiatrique du père pour savoir s’il n’a pas influencé son fils.

L’affaire est renvoyée au 2 décembre.

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