La Flèche | Un kiné condamné pour agressions sexuelles sur deux patientes mineures

Après avoir nié en bloc pendant l’enquête, le kinésithérapeute retraité avoue devant le tribunal du Mans ce lundi 6 janvier.

Aux questions de la présidente, il répond et reconnaît avoir touché la poitrine de sa patiente de 16 ans.

Il concède également lui avoir mis des claques aux fesses, lui avoir parlé de sa sexualité.

“J’ai fauté”, bafouille-t-il, hésitant. “Elle était jolie, j’ai dérapé, je n’étais plus un kiné mais un homme. J’ai fait tomber la bretelle de son soutien-gorge, je lui ai parlé de rééducation de la poitrine pour qu’elle se dénude, par satisfaction personnelle”, avoue-t-il, du bout des lèvres.

Des larmes roulent sur les joues de la victime, soulagée de voir son agresseur reconnaître les faits.

“Un massage uniquement thérapeutique”

Ce Fléchois de 65 ans est à la retraite depuis un an.

Il était auparavant masseur-kinésithérapeute, pendant 37 ans.

Deux patientes ont porté plainte pour des faits allant de mars à octobre 2022.

Cependant, l’homme ne reconnaît pas les faits pour la victime âgée de 15 ans à l’époque.

Elle n’est venue qu’une seule fois, pour une scoliose, et décrit lors d’auditions une consultation “étrange, dans une pièce sombre, en sous-vêtements. Avec un kiné qui bafouille et qui lui masse les fesses avec de l’huile”.

À la barre, il assure que ce massage était thérapeutique.

Pendant l’enquête, d’autres kinésithérapeutes ont été consultés pour avoir leur expertise sur les pratiques du professionnel accusé.

Ils assurent que pour un motif de scoliose, les massages ne sont pas recommandés et encore moins au niveau des fesses.

“Je n’ai pas eu la même formation que les jeunes d’aujourd’hui. Il faut masser le haut des fesses, en tenant l’entrejambe”, assure le prévenu, qui ne reconnaît pas l’agression sexuelle.

Stress post-traumatique

Après cette unique consultation, l’adolescente de 15 ans a pourtant été hospitalisée pour des crises d’angoisse et souffre aujourd’hui encore de stress post-traumatique.

À la barre, elle explique prendre des cachets depuis deux à trois semaines.

“J’étais stressée de voir mon agresseur pour la première fois, car il faisait tellement sombre lors de la consultation que je n’ai même pas vu son visage”, confie-t-elle.

Ce lundi, le tribunal du Mans a condamné le kiné retraité à trois ans de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur mineures.

Il écope également d’une interdiction de pratiquer une activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs à titre définitif, sera inscrit au FIJAIS, (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et devra verser plus de 8.000 euros aux parties civiles pour le préjudice physique et moral.