Le Mans | Un trentenaire condamné pour agressions sexuelles sur mineurs
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 08/12/2024
- 09:38
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Tout démarre par une lettre, adressée au diocèse du Mans, en décembre 2022.
Une lettre dans laquelle une mère de famille de La Flèche alerte l’institution religieuse de révélations faites sur le tard par son fils.
Pendant deux ans, en 2007 et 2008, il lui aurait confié avoir été victime d’agressions sexuelles de la part d’un jeune homme, majeur, qui fréquentait la même paroisse fléchoise que lui.
Deux années durant lesquelles – de manière presque rituelle – un ami et lui auraient été amenés à regarder des films pornographiques avec leur aîné.
Mais aussi à s’adonner à des séances de masturbations collectives, alors qu’ils n’étaient âgés que de 12 et 13 ans, et lui de 19 ans.
« À l’époque, c’était normal pour nous »
« Notre sexualité a commencé comme cela. À l’époque, c’était normal pour nous. Mais plus tard, j’ai pris conscience que ça ne l’était pas du tout. »
À la barre du tribunal correctionnel du Mans, ce jeudi, les deux victimes témoignent, plus de quinze ans après.
Dans son rappel des faits, la présidente du tribunal décrit une relation que tous, y compris leur entourage, percevaient comme amicale entre les trois garçons.
Des sorties au cinéma, des balades à vélo, des cours de mathématiques donnés aux plus jeunes et même des vacances ensemble.
« Il y a aussi des bons souvenirs, pas que des choses traumatisantes, opine l’une des victimes. Mais tout ça est aujourd’hui souillé par ces actes. »
« C’est avec lui qu’on a bu nos premières bières, qu’on a appris à conduire », ajoute son ami. Tous deux évoqueront d’ailleurs aux enquêteurs une relation de « mentor-apprentis », qu’ils traduiront par la suite comme une sorte d’emprise.
Des faits réfutés par le prévenu depuis le début
Le prévenu, à l’audience comme depuis le début des investigations, réfute toutes les accusations portées contre lui.
« Ce n’est pas parce que deux personnes disent la même chose que ça en fait une vérité », se défend-il. Il affirme ne pas comprendre pourquoi il se retrouve aujourd’hui devant les magistrats.
« Vous n’avez jamais eu de différend ? » lu demande la présidente.
Réponse négative de l’intéressé.
« Mais je pense que c’est tout de même une volonté de me nuire… Même si je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que je suis homosexuel. »
Pas un argument pour la procureure, qui rappelle que les parties civiles ne sont pas à l’initiative de la procédure judiciaire.
Et requiert trois ans d’emprisonnement avec sursis.
L’avocate du prévenu réclame, elle, la relaxe.
Déplorant beaucoup d’incohérences et d’imprécisions dans des déclarations et des dates : « Si un doute existe, il doit profiter à mon client. »
Le tribunal n’a pas été de cet avis.
Et l’a condamné à trois ans d’emprisonnement avec sursis.
Il devra également verser 2 000 € à chacune des victimes en réparation du préjudice moral.
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