Montpellier | Un “pubertologue” abuse de 13 mineurs

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Des examens réalisés sans justification médicale
Le docteur Philippe Moulin, 53 ans, est en détention provisoire depuis octobre 2021. Soupçonné de viols et agressions sexuelles sur 13 garçons mineurs , le parquet de Montpellier demande son renvoi devant la cour criminelle de l’Hérault. Le praticien affirme qu’il s’agissait d’actes médicaux.

Après presque trois ans d’investigation, le parquet de Montpellier a rendu son réquisitoire concernant l’affaire du docteur Philippe Moulin.

Le procureur demande le renvoi du médecin devant la cour criminelle départementale de l’Hérault pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur 13 mineurs masculins âgés de 9 à 17 ans.

Des pratiques médicales contestées

Le docteur Moulin, spécialisé en andrologie après 15 ans d’exercice de la gérontologie, appliquait ses méthodes aux garçons et adolescents, se présentant comme “pubertologue”.

Après avoir gagné la confiance des parents, il proposait des dépistages individuels aux enfants souffrant de troubles autistiques ou du comportement.

Des consultations qui se déroulaient soit à son domicile, soit à celui des jeunes patients.

Les accusations portent sur des attouchements, des mesures génitales, des masturbations, l’utilisation de sex-toys, des prélèvements de sperme et des touchers rectaux.

Le parquet souligne que ces examens ont été réalisés “sans justification médicale”.

Les avis des médecins experts sont accablants

Les experts en andrologie qualifient ces pratiques de “déviantes” et d’”actes sexuels déguisés”, « gestes complètement déplacés », « pas de parcours médical spécifique ».

L’expert psychiatre évoque une “perversion sexuelle”.

Philippe Moulin, qui avait tenté de se suicider pendant sa garde à vue, reconnaît la matérialité des faits mais conteste leur caractère délictueux.

Son avocat, Me Fauviaux, remet en question la qualification d’agresseur sexuel ou de violeur.

« Je ne compte pas exercer, je n’en ai pas le droit et j’aurai besoin d’un certain temps avant de pouvoir », a exprimé le médecin à la barre.

Il est déjà suspendu par l’Ordre des médecins pour une durée de trois ans.

Le juge d’instruction doit maintenant décider du renvoi de l’affaire devant la cour criminelle de l’Hérault.

En parallèle, une décision concernant une demande de remise en liberté du médecin est attendue.

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