Livarot Pays d’Auge | Seulement 3 ans de prison ferme pour le papi pédocriminel en récidive
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 17/10/2023
- 20:19
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Il avait été condamné à 4 ans de prison en 2006 pour agression sexuelle sur mineur, puis à 3 ans en 2022 pour le même délit.
Un octogénaire détenu au centre pénitentiaire de Caen depuis le 7 novembre 2022 a été jugé mardi 10 octobre 2023 pour des faits semblables sur deux de ses petites-filles.
« Données en pâture »
« La chose la plus abjecte qui puisse arriver à un enfant »,
a martelé leur avocate, déplorant que les fillettes aient été données « en pâture » au prévenu par sa conjointe qui, « a minima », devait avoir des doutes.
Ayant à répondre de non-dénonciation de mauvais traitements, cette dernière a bénéficié d’une relaxe.
La conséquence du dernier procès
Ce nouveau procès est la conséquence directe du jugement en comparution immédiate qui a condamné le prévenu à 3 ans de prison le 7 novembre 2022 pour agression sexuelle sur une fillette de 6 ans.
Ayant tenu « expressément » à assister à ce procès dont elle connaissait la victime, la plus jeune des plaignantes s’était effondrée en larmes sur le parvis du tribunal pendant que les juges s’étaient retirés pour délibérer.
« Tout lui est revenu des années après »
Elle a confié au petit groupe qui l’entourait avoir été victime elle-même des attouchements de son grand-père paternel entre 2014 et 2017.
« Tout lui est revenu des années après »,
explique l’avocate des parties civiles.
Peu après, sa cousine qui l’accompagnait a dénoncé les mêmes faits à partir de 2002.
Une plainte a été déposée le même jour.
Entendues par les enquêteurs, les deux plaignantes ont également incriminé leur grand-mère qui, selon elles, n’ignorait rien des agissements de son mari.
Effrayée de séjourner seule chez ses grands-parents
L’aînée parle de deux épisodes gravés dans sa mémoire, mais elle n’exclut pas la possibilité d’en avoir vécu davantage.
Elle parle du regard « malsain » de son grand-père sur son entrejambe et des caresses sur sa « mounette » quand il lui faisait prendre sa douche.
Elle était effrayée de séjourner seule chez ses grands-parents.
« Comme un pervers »
Quant à l’adolescente, elle a des souvenirs plus précis des attouchements de son grand-père lors des week-ends passés chez lui entre 2014 et 2017.
Elle évoque des regards insistants « comme un pervers », des caresses appuyées sur les parties intimes de son corps lorsqu’il lui faisait sa toilette et des remarques sur la pilosité de son pubis.
Elle parle également des mains de son grand-père sur son t-shirt, de ses propos déplacés en dehors du bain et de la présence d’un sex-toy dont il n’a d’ailleurs pas fait usage.
« On va l’accuser et on aura des indemnités ! »
Après avoir contesté les faits, l’homme a cherché à les minimiser.
Pour quelles raisons ses petites-filles auraient-elles menti ? « Pécuniairement, peut-être ? », se risque-t-il, provoquant la colère de la présidente.
« Vous n’avez que cette réponse ?
On ne va pas attendre l’héritage… On va l’accuser et on aura des indemnités ! »
Appelée à la barre au cours de l’audience, l’aînée des plaignantes fixera avec insistance le vieil homme assis dans le box et lui dira entre deux sanglots qu’elle ne demandera pas un seul centime.
« Plein de regrets quand même »
Le prévenu insiste sur l’âge des petites au moment des faits. Selon lui, elles n’avaient pas plus de 5 ans et n’étaient pas autonomes pour faire leur toilette.
Ce qui sera démenti par la nature des propos qu’il a pu leur tenir, notamment au sujet de leur évolution physique.
Finalement, il finira par admettre qu’elles étaient peut-être un peu plus âgées et qu’il aimait faire leur toilette, « pas pour les caresser, pour être avec elles ».
« Si je le faisais, c’est que ça ne me déplaisait pas »,
lance-t-il comme une évidence.
« J’ai plein de regrets quand même.
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? »,
soufflera-t-il avant que le tribunal ne se retire pour délibérer.
Interdiction d’entrer en contact avec des mineurs
L’octogénaire est condamné à 3 ans de prison avec mandat de dépôt et à un suivi judiciaire pendant 10 ans.
Il a l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs pendant la même période.
Il devra payer 14 500 € aux parties civiles au titre de leur préjudice moral et 1 900 € pour leurs frais d’avocat.
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