Indre-et-Loire | Cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineurs

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« Il a l’air d’avoir oublié beaucoup de choses que nous, on n’oubliera pas »
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Tribunal correctionnel de Tours: Benjamin est jugé coupable d’agressions sexuelles et propositions sexuelles à des mineurs. Ses victimes : le frère et le cousin de sa compagne.

Les derniers mots de Benjamin à la barre auront été des excuses.

Plusieurs dizaines de minutes plus tôt, la mère de la principale victime l’avait annoncé : elle ne les acceptera pas.

Plus d’une heure plus tard, le jugement tombe : cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé.

Grand, fin et une mèche blonde décolorée sur le sommet du crâne, le trentenaire a dû s’expliquer, jeudi 5 mai, d’agressions sexuelles sur son ancien beau-frère.

À l’époque, il est en couple avec la sœur de sa victime et vit chez sa belle famille, après un conflit avec son père.

« On n’oubliera pas »

Dans ce huis clos familial, Benjamin agresse sexuellement son jeune beau-frère adolescent, entre 2013 et 2015, sans que son entourage ne puisse s’en rendre compte.

Présente aux côtés de ce dernier, sa mère exprime une lourde culpabilité :

« Je devrais vivre toute ma vie avec ce sentiment d’avoir fait entrer le loup dans la bergerie. »

Autour d’elle, les deux victimes de Benjamin.

Son fils, agressé sexuellement, et son neveu, qui a révélé les faits et qui, lui, a reçu des propositions sexuelles de la part de Benjamin par texto.

« Il a l’air d’avoir oublié beaucoup de choses que nous, on n’oubliera pas »,

affirme son neveu.

À l’époque, il est destinataire de messages de la part du mis en cause. Il lui parle de masturbation, lui fait des propositions sexuelles.

Les réponses lapidaires du jeune garçon de 13 ans témoignent de sa naïveté : « Lol, je ne sais pas. »

Interrogé par les magistrats, Benjamin lâche :

« J’ai mes fautes aussi. »

Ce à quoi Marie-Pierre Merle, présidente du tribunal, rétorque :

« Vous considérez qu’il (la victime, NDLR) en a une ? ».

L’homme tergiverse un peu, avant de répondre « oui ».

« Mais c’était un enfant, monsieur »,

s’agace la présidente.

Pourtant, il a conscience de son influence sur le jeune homme.

« J’étais l’adulte », reconnaît-il.

En 2013, il avait 25 ans.

Suivi sociojudiciaire pendant trois ans

Dans les conversations de Benjamin, les enquêteurs retrouvent deux discussions sur les réseaux sociaux avec deux jeunes hommes mineurs.

L’un des deux lui fait part de son malaise en 2011 :

« Tu crois pas que ça fait pervers, toi 18 ans et moi 12 ? ».

À la question :

« Êtes-vous attiré par les jeunes garçons ? »,

qui lui est posée plusieurs fois, vient toujours la négation.

Une question qui semble même énerver le trentenaire, ce que lui fait remarquer son avocat.

À sa sortie de prison, Benjamin devra se soumettre à un suivi sociojudiciaire pendant trois ans, avec obligation de soins.

Reconnus comme victimes, les trois membres de la famille se serrent dans les bras après avoir entendu la condamnation.

Benjamin, lui, repart accompagné de ses parents en attendant d’être incarcéré en Seine-Saint-Denis.

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