Guérande| Laxisme pour celui qui a agressé sexuellement «ses cousines» pendant des années
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 03/03/2022
- 14:04
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En août 2016, le papa d’une fillette de 6 ans porte plainte à la gendarmerie de Guérande (Loire-Atlantique). L’enfant « en a marre ». Marre du copain de la fille de sa nounou qui lui donne des bonbons en échange de caresses « sur la minette ».
Le papa y retourne quelque temps plus tard, car cette fois :
« Le jeune homme lui a montré son sexe et a voulu aller plus loin ».
Tsunami dans les deux familles.
Après avoir nié, le jeune, âgé de 24 ans à l’époque, avançait une défense bien peu convaincante :
« Elle me demandait sans cesse des bonbons, je faisais ça pour qu’elle arrête de m’en demander. »
Les grands-parents étaient au procès mardi 22 février 2022 devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, les parents, défendus par Me Marion Sasmayoux, ont préféré quitter la métropole. L’avocate a qualifié « d’absurde » la réflexion du prévenu :
« C’est elle qui demandait ».
Heureusement que la fillette a parlé. Car l’arbre cachait la forêt. Alors qu’il était en garde à vue, le prévenu a déclaré :
« Est-ce qu’il s’agit de ma cousine ? »
Il a en effet imposé des agressions sexuelles à ses « cousines » lorsqu’ils jouaient ensemble à Montoir-de-Bretagne ou lorsque leurs familles (amies mais non parentes) passaient ensemble des vacances dans le Gard.
L’aînée avait six ans de moins que lui, sa cadette, à peine dix ans. L’aînée a subi ses « pulsions » depuis l’âge de 8 ans, jusqu’à « la classe de troisième ». La seconde a pris la suite. Il a donc provoqué un second tsunami, car les jeunes filles n’ont jamais rien dit à leurs parents ; le prévenu leur affirmait qu’ils étaient au courant et que c’était normal.
Aujourd’hui âgées de 23 ans et d’à peine 20 ans, les jeunes filles étaient à l’audience avec leurs parents.
C’est un prévenu taiseux qui était à la barre. Il admet toutefois :
« Je les ai touchées par immaturité, c’était mon plaisir personnel, je n’ai pas pensé à elles. »
L’expertise médicale de 2017 montre que :
« Il pense surtout aux ennuis que ça lui a causés, qu’il ne se remet pas en cause, qu’il est dangereux ».
Depuis, il a débuté un suivi psychiatrique.
Alors que le prévenu insiste pour dire que tout a cessé à sa majorité suite à une information faite au lycée où il a compris que ce qu’il faisait « était mal », la jeune fille et son père font non de la tête et Me Maud Lesève rapporte les termes de l’aînée :
« J’étais le double de moi-même. »
« Elle et sa sœur étaient très jeunes, elles ont intégré cette anormalité et ont agi sous la contrainte ».
La plus jeune a réagi différemment :
« Je mets un mouchoir sur ce qui s’est passé. »
Elle précise qu’aujourd’hui, elles vivent dans l’inquiétude.
Le procureur, Kevin Le Fur, estime que le prévenu donne des réponses de circonstance, et assène :
« Les faits sont d’une gravité considérable et je pèse mes mots ».
Il partage l’avis des parties civiles : « Les faits ont continué alors qu’il était majeur ». Point sur lequel ne veut pas céder Me Meriem Azdem-Delaere, reconnaissant qu’il a de lui-même avoué les faits.
L’avocate de la défense estime que son client a cessé l’année de ses 18 ans et que s’il y a le moindre doute, il doit profiter à l’accusé. Elle trouve les réquisitions beaucoup trop lourdes : cinq ans dont deux avec sursis probatoire renforcé et mandat de dépôt à délai différé.
Lors de sa comparution devant le tribunal pour enfants, le prévenu a été condamné à trois mois de prison avec sursis probatoire.
En pleurs, la maman des jeunes filles a demandé aux grands-parents de bien remercier leurs enfants qui ont permis de dévoiler l’affaire.
Mis en délibéré, le jugement sera rendu le 5 avril.
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