Val-de-Gâtine | Le violeur de l’adolescente écope de 12 ans de réclusion criminelle
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 31/01/2022
- 16:05
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Après ses aveux de la veille, au premier des deux jours de son procès devant la cour d’assises des Deux-Sèvres siégeant au palais de justice de Niort, la culpabilité de l’accusé de 53 ans ne faisait guère de doute : d’ailleurs, Me Stéphanie Brémaud, qui fut la première de ses deux avocates à plaider en fin de matinée le vendredi 29 janvier 2022, a appelé la juridiction à le condamner, « parce que c’est lui qui le demande ».
« Son sac est prêt », a même ajouté Me Julie Adenot, son second conseil, vu qu’il comparaissait libre, sous contrôle judiciaire.
Ce père de famille est effectivement parti en prison : reconnu coupable de multiples agressions sexuelles et viols sur une personne vulnérable en 2013 et 2014, dans trois villages de la communauté de communes Val-de-Gâtine, il a écopé, pour sa toute première sanction, de douze années de réclusion criminelle.
« Je suis effarée par son positionnement »
À sa libération, le condamné devra s’astreindre à un suivi sociojudiciaire, avec injonction de soins, courant sur cinq ans : il encourt trois années de prison supplémentaires s’il venait à ne pas respecter la mesure.
Enfin, son nom figure désormais dans le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, le Fijais.
Il dispose de dix jours pour faire appel de la décision de justice : ce n’est pas à exclure.
Me Marie-Noëlle Moison, avocate des parties civiles, palais de justice de Niort:
Il l’associe carrément à ce qui s’est passé ! À mon sens, il a fait un grand retour en arrière : il n’a rien compris, je trouve ça inquiétant
L’avocate générale, Élise Malland, avait requis dix années de réclusion criminelle à l’encontre du quinquagénaire : pour la magistrate, il avait imposé une double contrainte, « morale et physique », à la victime et « organisait » ses passages à l’acte en se présentant chez elle « lorsque les parents étaient absents ».
Alors non, « on ne peut pas dire qu’elle est aguicheuse », comme l’a déclaré le mis en cause au soir du jeudi 28 janvier 2022.
Et celui-ci « avait pleinement conscience des difficultés » de l’adolescente.
Me Marie-Noëlle Moison a pesté au nom des parties civiles, la jeune femme plus ses parents:
« Je suis assez effarée par son positionnement »
«Au final, il a quasiment tout remis en question. “ On s’était rapprochés ”, “ Elle se confiait à moi ”, “ On s’est fait du rentre-dedans ”… Il l’associe carrément à ce qui s’est passé ! À mon sens, il a fait un gros retour en arrière : il n’a rien compris, je trouve ça inquiétant. »
« Mission » accomplie
Me Stéphanie Brémaud et Me Julie Adenot, elles, ne voyaient toujours pas leur client, inséré socialement et professionnellement, comme un prédateur sexuel, reconnaissant toutefois que son discours pouvait encore paraître « confus ».
La première avait réclamé un verdict « nuancé » eu égard à la notion de consentement « extrêmement subtile » dans ce dossier, avec une plaignante qui souffre de déficience mentale.
La seconde était revenue sur les mots de cet expert psychiatre ayant jugé que le sentiment de culpabilité exprimé par l’accusé était « sincère ».
Et Me Julie Adenot de rappeler qu’en prison, « les pointeurs », soit les auteurs d’infractions sexuelles, « sont rarement épargnés ».
Reste que la victime a pu « ressortir la tête haute de cette audience », la « mission » que s’était fixée Me Marie-Noëlle Moison :
« Elle ne veut plus jamais entendre qu’elle était consentante, c’est insupportable pour elle. »
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