Chauvé | Un ancien contrôleur des impôts condamné pour viol

non

Il avait « éduqué » sexuellement sa belle-fille
Arrivé libre aux assises de la Loire-Atlantique, un ancien contrôleur des impôts a été emprisonné à l’issue de son procès pour des viols commis sur sa belle-fille.

La cour criminelle de Loire-Atlantique a condamné, mercredi 1er décembre 2021, un ancien contrôleur des impôts du Service des impôts des entreprises (SIE) à huit ans d’emprisonnement, pour avoir violé sa belle-fille à Chauvé (Loire-Atlantique), entre 1991 et 1996, quand celle-ci était encore enfant.

L’enquête avait démarré près d’un quart de siècle plus tard, en septembre 2015, avec la plainte à Paris de la jeune femme, aujourd’hui quadragénaire : elle y avait joint un courrier où son beau-père reconnaissait « s’être comporté comme un salaud » et avoir fait « des choses abominables » quand elle était enfant.

Placé en garde-à-vue, celui a a eu des responsabilités dans une association sportive avait alors très vite reconnu avoir « introduit son sexe en érection dans la bouche » de l’enfant lorsqu’elle était dans son lit et qu’il croyait qu’elle « dormait ».

L’homme, qui faisait cela « au moins une fois par semaine », lui avait aussi « caressé la poitrine ».

En revanche, il avait réfuté avoir introduit son doigt dans le vagin de la fillette, comme elle l’avait pourtant rapporté aux enquêteurs.

L’homme avait expliqué ses méfaits par le fait qu’il « se faisait des films » et se sentait toujours comme « un adolescent de la fin des années 1960 » : il avait été « marqué » par le « mouvement de libération sexuelle » de la société française.

Ce retraité — âgé aujourd’hui de 62 ans — n’avait « pas le sentiment de transgresser » un interdit social, avait-il dit à une psychologue : il avait été « élevé avec San Antonio et SAS », deux séries de romans mêlant sexe et aventures.

L’accusé avait aussi été « très fortement influencé » plus jeune « par des photos de jeunes filles dans des poses très suggestives ».

Avec sa belle-fille, qu’il avait connue à l’âge de 4 mois, il se voyait donc « dans le rôle de l’éducateur » sexuel : il fallait lui « apprendre tous les moyens pour lui accéder au plaisir », que ce soit « par des baisers, des caresses et jusqu’à la pénétration ».

Il n’était d’ailleurs « pas choqué par les théories qui circulent sur la sexualité entre adultes et enfants », selon la psychologue.

Lors de son procès, l’accusé a donc dit « ne pas avoir le sentiment d’être un monstre » : il a arrêté « de lui-même » cette « connerie » et ce « coup de folie » après le décès de sa mère en 1996.

« On va dire que, dans les termes juridiques, je ne peux pas nier que je l’ai violée… Après, dans mon for intérieur, on va dire que j’ai du mal à accepter ce terme »,

avait-il lâché mardi.

« Monsieur préfère minimiser : il parle de “connerie”… Mais une “connerie” ça se répare, pas un viol, avait répliqué l’un des deux avocats des parties civiles. Les troubles de la libido de ma cliente, eux, seront toujours là. »

« Comment peut-il croire que ça n’allait pas la réveiller ? Le va-et-vient du gland de son beau-père dans sa bouche, même pendant une seule seconde, c’est interminable, avait dit la seconde. Elle savait que, si elle ouvrait les yeux, il n’aurait alors plus de limites. »

Pendant ces trois jours de procès, l’ancien fonctionnaire était aussi poursuivi pour « agression sexuelle » sur une amie de sa fille, aujourd’hui décédée.

Alors qu’il comparaissait libre et n’avait pas été placé sous contrôle judiciaire, il est parti en prison à l’issue de son procès.

L’homme était défendu par Me Fathi Benbrahim, du barreau de Saint-Nazaire.

Source(s):