Béthune | Un homme de 58 ans condamné pour détention d’images vidéopornographiques

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«Oui, je suis un pédophile. Mais qui ne passera jamais à l’acte»
Un jeune homme comparaissait en chambre correctionnelle pour détention, offre ou mise à disposition d'images de mineurs représentant un caractère pornographique. Photo Fred-Marquet.jpeg
Un Béthunois de 58 ans a été condamné à 1 an de prison pour avoir tenu des propos à caractère sexuel à trois adolescentes et pour la consultation et la détention d’images vidéopornographiques. Il a par contre été relaxé pour des faits de corruption de mineur.

En février, trois adolescentes se réfugient dans un magasin de la place Clemenceau, en pleurs, après qu’un homme les a abordées avec des propos de nature sexuelle.

Il leur a parlé de féminisme, de libertinage, leur a demandé si elles avez déjà fait des choses cochonnes, leur a parlé de relations entre des filles de 13 ans et un adulte pervers, etc. Interpellé, le Béthunois de 58 ans a fait l’objet d’une enquête.

Les policiers ont découvert qu’il avait déjà été inquiété en décembre 2018 pour avoir pris un bain avec les petites-filles de 6 et 10 ans de son ex-compagne, à Marles.

Et en exploitant son portable, les policiers ont découvert des images pédopornographiques.

En détention provisoire depuis deux mois – après avoir renvoyé deux avocates dont l’une qui a porté plainte contre lui pour l’avoir menacée lors d’un entretien à la prison – c’est finalement seul qu’il s’est défendu face aux juges.

Suivi en psychiatrie depuis deux ans, lui estime qu’il n’en a « absolument pas besoin ».

Et quand l’expert dit qu’il a de graves troubles de la personnalité, il clame que « tout est faux, c’est du baratin !

Il se venge le petit, parce que je l’ai remis à sa place ».

Les photos dans son téléphone ? Même défense :

“C’est une vendetta policière […] Ça sent le coup monté à cent mètres, on a mis une photo dans mon téléphone pendant la garde à vue ! » Les propos sexuels tenus aux adolescentes ? Un « malentendu »”

dit-il, expliquant qu’il parlait littérature.

Mais l’homme tient des propos qui inquiètent.

Quand la présidente lui demande s’il est attiré par les jeunes filles, il répond qu’il n’y a « jamais eu d’agressions sexuelles.

Mais il y en a qui sont très belles ».

Il admet aussi regarder « des vidéos pédopornos, je suis ouvert d’esprit.

Avec des femmes plus vieilles aussi, même des hommes.

Je ne vois pas pourquoi il y aurait un délit du regard ».

Pire, il reconnaît que

« Oui, je suis un pédophile. Mais qui n’est pas passé à l’acte et qui ne passera jamais à l’acte ».

Inquiète face à « un discours de persécution et de minimisation », la procureure estime que « ses recherches ne laissent aucun doute sur son attirance pour la pédopornographie » et rappelle que des témoins l’ont vu « souvent rôder autour des jeunes filles ».

Mais elle reconnaît que, même si c’est « inadapté », il n’y a aucune « intentionnalité » d’agresser les petites-filles de son ex-compagne et a plaidé la relaxe pour ces faits.

Les yeux levés au ciel, D. W. a écouté le délibéré sans dire un mot.

Les juges l’ont relaxé concernant la corruption de mineurs de 15 ans (le bain avec les deux petites filles) mais l’ont condamné à un an de prison dont la moitié avec un sursis probatoire pendant deux ans.

Il aura l’obligation de suivre des soins et a l’interdiction de tout contact avec des mineurs.

Il devra aussi payer une amende de 150 € pour les propos sexistes tenus.

Les juges, qui ont prononcé un maintien en détention, ont aussi décidé d’inscrire le Béthunois qui était jusqu’ici inconnu de la justice, au fichier des délinquants sexuels. Il devra enfin verser 100 € de dommages et intérêts à l’une des adolescentes qui s’était constitué partie civile.

Comme il l’avait annoncé, D. W. a d’ores et déjà fait appel de cette décision, qui n’est donc pas définitive.

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