Dieppe | Un jeune homme de 18 ans condamné pour agression sexuelle

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Il est condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire
Un jeune homme de 18 ans était jugé devant le tribunal de Dieppe mercredi 24 novembre 2021, après un viol requalifié en agression sexuelle sur une jeune femme de 17 ans.

Elle a dit « non » quand il a tenté de l’embrasser, à cette soirée chez un ami le 26 septembre 2021, près de Dieppe (Seine-Maritime).

A répété « non » quand, couchés dans une chambre où dormaient trois autres jeunes après avoir fêté les 18 ans de leur hôte, il s’est allongé sur elle, posant une main sur sa gorge pour qu’elle ne puisse se détourner alors qu’il l’embrassait encore.

A redit « non » quand il a baissé son top pour attoucher sa poitrine, puis quand, en l’empêchant de bouger avec le poids de son corps, il l’a pénétrée digitalement.

Ce sont les protestations de la victime, alors âgée de 16 ans, qui ont fini par réveiller une des amies endormies dans la chambre.

La témoin s’est interposée en lançant

« Arrête ! Quand c’est non, c’est non ! »,

mettant fin à la scène.

Des discussions sont engagées entre les jeunes gens au cours de la matinée, et l’auteur de l’agression est invité à quitter les lieux.

Les protagonistes rentrent progressivement chez eux.

La jeune victime se confie alors à ses parents, qui l’accompagnent à la gendarmerie pour porter plainte.

Ce mercredi 24 novembre 2021, à peine deux mois après les faits commis le 26 septembre dernier, l’affaire est jugée devant le tribunal de Dieppe.

Au début de l’audience, le tribunal rappelle le contexte : les faits sont qualifiés d’« agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans » pour que le dossier passe devant le tribunal correctionnel et non aux assises.

La procédure est ainsi accélérée, avec l’accord de la victime : l’audience peut se tenir ce jour et non dans un ou deux ans.

Le viol est pourtant caractérisé : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol », énonce l’article 222-23 du Code pénal, cité par la présidente du tribunal.

À la barre, le jeune prévenu de 18 ans reconnaît d’emblée les faits.

Il raconte avec précision le déroulé de la soirée, y compris les attouchements et la pénétration dénoncés par la victime.

« Mais je n’ai jamais été violent »,

tente-t-il.

« Je n’étais pas dans mon état normal »,

ajoute-t-il encore, assurant avoir eu un « électrochoc » quand leur amie s’est réveillée et lui a intimé l’ordre d’arrêter :

« Je me suis arrêté tout de suite. Je ne serais pas allé plus loin. »

« Ça veut dire quoi, plus loin ? Qu’est-ce qu’il vous faut ? »

interroge la présidente du tribunal, avant de rappeler que « la contrainte, c’est de la violence ! »

« J’ai l’impression que monsieur reconnaît qu’il n’y a pas eu de consentement, il reconnaît la pénétration, mais il n’arrive pas à reconnaître qu’il a commis un viol. Ce que je vous demande, c’est d’assumer les faits. Et oui, ça voudra dire que vous êtes un violeur. »

Dans la salle d’audience, la jeune victime est présente, entourée de ses parents. Le procureur de la République salue son courage :

« Vous avez eu le double courage de révéler les faits dès le début et de vous présenter devant ce tribunal aujourd’hui. »

Cela n’empêche pas l’avocat de la défense de plaider que le « non » de la victime « aurait dû être crié, on aurait dû trouver trace d’un « tire-toi,
dégage ! » qu’on ne trouve pas ».

« Ça servirait la cause des femmes, d’avoir quelqu’un qui a une réaction forte »

, ose-t-il, ajoutant que la société dans laquelle vivent les jeunes est « trop permissive ».

Interrogé, le père de la victime révèle quant à lui que sa fille souffre depuis de troubles du sommeil, qu’elle tressaille au moindre contact tactile non annoncé.

Un suivi psychologique vient d’être entamé.

Au terme de l’audience, le jeune prévenu, qui se destine à devenir gendarme ou militaire, est jugé coupable.

Il est condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire.

L’année ferme sera aménagée à domicile avec bracelet électronique.

Cette peine est assortie d’une obligation de soins et d’une peine d’inéligibilité de trois ans, ainsi qu’une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Il devra verser 3 000 € à la victime au titre du préjudice moral et 800 € de compensation de frais de justice.

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