France | Le ministre Jean-Michel Baylet accusé de viol sur mineur

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« Je veux que la honte change de camp »
L’élu du Tarn-et-Garonne doit se justifier en présence de Nathalie Collin, qui l’accuse de viols répétés entre ses 12 et ses 14 ans.

Ministre de François Mitterrand puis de François Hollande, Jean-Michel Baylet s’est rendu ce mardi à la brigade de protection des mineurs, dans le XVIIe arrondissement de Paris, pour être confronté à Nathalie Collin, qui l’accuse de viol sur mineur.

La quinquagénaire dit avoir été agressée sexuellement par l’homme politique lorsqu’elle était âgée de 12 à 14 ans.

Après cinq heures d’audition visant à comparer les différentes versions de chacun, Jean-Michel Baylet a déclaré que l’entretien s’était « bien passé ».

Il déclare:

« J’en ressors comme je suis rentré, libre comme l’air »

D’après l’avocat de l’ancien président du Parti radical de gauche (PRG):

“La confrontation a permis de souligner les invraisemblances et incohérences du récit de la plaignante, qui vise des événements qui se seraient déroulés il y a plus de 41 ans”

Aujourd’hui quinquagénaire, Nathalie Collin, fille de l’ancien sénateur PRG Yvon Collin, accuse le patron de la Dépêche du Midi de l’avoir violée entre ses 12 ans et ses 14 ans, au début des années 1980.

Son père est un ancien ami de longue date de Jean-Michel Baylet mais ils sont désormais brouillés.

Selon l’avocate de Nathalie Collin, Zoé Royau:

« Jean-Michel Baylet n’a pas reconnu les faits dénoncés, en revanche elle a pu dire tout ce qu’elle avait besoin de lui dire (…) et qu’elle a retenu pendant ces années ».

« C’est courageux de porter plainte contre cet homme qu’elle désigne à raison comme puissant. Ce n’était pas simple pour elle de faire ça, de se confronter aux faits qu’elle avait subis »

D’après l’avocate:

«Jean-Michel Baylet a maintenu ses contestations en contournant parfois des questions qui pouvaient être gênantes (…), en faisant appel pour certains souvenirs à une absence de souvenir, de mémoire, car les faits étaient très anciens. »

« Je veux que la honte change de camp »

Sur la dénonciation de Nathalie Collin, le parquet de Paris a ouvert le 9 juin 2020 une enquête pour « viols » et « agressions sexuelles » sur mineur de moins de 15 ans.

Il y a 10 ans, une ancienne relation de la famille Baylet avait dénoncé des faits de viols visant Nathalie Collin.

À l’époque, la plaignante avait affirmé qu’il ne s’était rien passé.

Mais aujourd’hui, la situation a changé.

Nathalie Collin a déclaré en mars, quelques jours après l’audition libre de l’ancien ministre, qui a eu lieu fin février:

« Je veux que la honte change de camp »

Jean-Michel Baylet conteste ces accusations, « mensongères », selon lui.

L’ancien président du Parti radical de gauche (1996-2016) et ex-sénateur a participé à quatre reprises à des gouvernements de gauche, sous la présidence de François Mitterrand puis de François Hollande.

Secrétaire d’État puis ministre entre 1984 et 1993, il était redevenu ministre en février 2016, cette fois de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités territoriales.

Une manipulation politique, selon lui

Jean-Michel Baylet est également un des propriétaires et le président du groupe de presse La Dépêche du Midi, et est vice-président de l’Alliance de la presse d’information générale.

Actuel maire de Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), il a été réélu au conseil départemental du Tarn-et-Garonne mais a décidé de laisser la présidence du département.

Nathalie Collin est la fille de l’ancien sénateur PRG Yvon Collin, un ancien ami de longue date de Jean-Michel Baylet.

Désormais, les deux hommes ne se parlent plus.

En mars 2021, Jean-Michel Baylet était revenu sur ces accusations, dans son propre journal, et avait accusé Yvon Collin d’être à l’origine de l’affaire :

« À travers Nathalie Collin, cet homme veut me détruire »

Le parquet de Paris a pris l’habitude d’ouvrir systématiquement des enquêtes sur les accusations de violences sexuelles contre des mineurs, même si les faits sont apparemment prescrits, afin de vérifier les faits et de rechercher d’éventuelles autres agressions non prescrites.

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