Paris | Témoignage d’une adolescente victime de “proxénétisme de cité”
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- 24/01/2021
- 22:36
“S’ils ne s’étaient pas fait attraper, je serais encore leur esclave”,
a-t-elle confié péniblement. Lundi 18 janvier, Sept à huit, diffusée chaque dimanche sur TF1, levait le voile sur un nouveau phénomène de société dans les banlieues parisiennes.
En effet, à l’aide d’appels anonymes et de caméras cachées, l’équipe de journalistes est allée à la rencontre de ceux qui font vivre ce que l’on appelle “le proxénétisme de banlieue“.
Parmi les témoignages forts du reportage, une jeune femme surnommée “Leila”, âgée de 19 ans, a livré un récit “exceptionnel et brutal”, comme le précise la voix off.
Pendant plusieurs semaines, Leila, alors âgée de 17 ans, se prostitue dans les hôtels de banlieue contre plusieurs dizaines d’euros, qu’elle redistribue à deux proxénètes. Au fil des jours, la jeune adolescente va vivre une véritable descente aux enfers.
“Pour pas sentir la douleur, il fallait qu’on boive”
“Je leur disais : ‘J’en peux plus’. Ils me disaient : ‘Encore un, encore un… C’est le dernier.’ Mais à chaque fois c’était comme ça. Et j’enchainais, j’enchainais… On devait répondre à tout, à n’importe quelle heure. 24h/24, 7j/7”,
a raconté la jeune femme, floutée par la production. Ce système de prostitution a duré pendant des semaines, dans tous les hôtels de banlieues parisiennes, sans que Leila ne puisse contrôler quoi que ce soit :
“Il y en avait beaucoup. Je dirais 10 par jour. Des adultes, des jeunes, des personnes âgées, de toute origine, de tout âge. Pour pas sentir la douleur, il fallait qu’on boive”,
raconte-t-elle, avant de préciser qu’elle était forcée à réaliser des pratiques sexuelles orales non protégées. Un jour, Leila, qui ne touche désormais plus aucune commission sur ses “passes” décide de fuir. Malheureusement, les choses ne vont pas se passer comme prévu.
“J’ai attendu qu’ils dorment et je suis partie. Après, la fille m’a appelée, elle se faisait taper, je l’entendais, elle prenait des coups”,
raconte Leila aux caméras de Sept à huit. Rongée par la culpabilité, la jeune femme revient. À son retour, les deux proxénètes sont hors d’eux :
“Ils ont fait chauffé de l’eau bouillante. Il m’a jeté de l’eau sur la cuisse. Ça faisait super mal, on voyait ma chair. C’était pas beau à voir. J’ai continué de travailler avec ça”,
explique-t-elle. Quelques jours plus tard, son amie prostituée prévient la police. Aussitôt, les deux adolescentes sont sorties des griffes de leurs proxénètes par la police. En janvier 2020, les deux hommes ont écopé de 4 et 6 ans de prison.
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