Un Quimpérois de 53 ans est poursuivi pour avoir touché et fait des propositions sexuelles à la fille de sa compagne à Quimper (Finistère), alors âgée de 16 ans et demi le 31 mai 2015. Délibéré le 12 octobre.
Justice
Ce Quimpérois de 53 ans aurait commis une agression sexuelle sur la fille de sa compagne, 16 ans et demi, la nuit du 31 mai 2015. C’est ce que la jeune fille confie le lendemain à sa mère, avec qui ce père de quatre enfants de deux unions précédentes est en couple. La maman dépose plainte.
Ce soir-là, le couple boit l’apéro. « Deux verres de pétillant chacun » glisse l’homme à la barre. Souliers pointus, jeans, chemise à fleurs et blazer foncé. Sa compagne part travailler : elle s’occupe d’une personne âgée la nuit.
« J’ai regardé le foot avec ma fille de 13 ans, avant d’aller la coucher vers 22 h. Je me suis rendu en discothèque, au Majestic. J’étais le premier client. Je suis resté trois quarts d’heure-une heure, j’ai bu un Gin tonic et je suis rentré. »
« Vous avez eu un coup de cafard ? » relance la présidente Mylène Sanchez. « Oui. J’ai terminé la bouteille de pétillant. » Après, c’est le trou noir : « Une extrême fatigue due à une descente aux enfers depuis 2010. Et l’alcool. »
Il ne se souvient que de son réveil « flash »dans la chambre de sa belle-fille. Et de sa surprise. Ils auraient eu une conversation et il serait parti se coucher.
Versions divergentes
C’est là que leurs versions divergent. Elle dit être rentrée à 4 h d’une soirée et l’avoir découvert en robe de chambre dans son lit.
« Sur son lit et la tête à la place des pieds » insiste le prévenu.
Il lui demande de rester dormir avec elle. Elle accepte. « Pourquoi ? » demande Me Marc Buisine, l’avocat de la défense. « Par gentillesse » répond-elle dans un sanglot.
Il se serait rendu aux toilettes. À son retour, il aurait enlevé sa robe de chambre, sous laquelle il était nu. Il se serait frotté à elle et l’aurait touchée, avant d’essuyer un refus et de quitter la chambre.
« Ce qu’elle raconte est mensonger. »
Pourquoi avoir expliqué, le lendemain en réunion de famille, qu’il s’était rendu à une soirée et que deux amis étaient venus dormir dans la chambre conjugale ? Pour préserver son couple, d’après lui.
Les déclarations de la victime présumée, « constantes » d’après son avocat, Me Jacques Goaoc, sont troublantes. Elle aurait vu son beau-père dans le plus simple appareil à plusieurs reprises. Dans la salle de bains lorsqu’elle prenait sa douche, dans sa chambre. « Un exhibitionnisme domestique » pour l’avocat, qui demande 7 000 euros de dommages et intérêts.
Sa « mémoire sélective » et son passé judiciaire ne plaident pas en sa faveur : il a été poursuivi pour exhibitionnisme, en pleine journée près du Cinéville et une autre fois à la plage. Toujours alcoolisé.
« Est-ce que vous n’auriez pas pu oublier ce comportement ? » le tanne la présidente. « Non. Je n’ai aucun doute là-dessus. »
Mère et fille entretiennent une relation fusionnelle :
« Elle a considéré que je lui avais pris l’amour de sa mère qu’elle voulait avoir pour elle seule. »
Une occasion pour se débarrasser de ce beau-père naturiste « aux attitudes gênantes » et envers qui elle nourrissait « un pressentiment ».
Pour le procureur Philippe Lemoine, la victime « est précise », contrairement à ce prévenu « au comportement particulier ».
Il requiert huit mois avec sursis et son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais). Jugement le 12 octobre.